Serait-ce la fin de la tempête au Théâtre Simone-Veil ?
Après plusieurs mois de tensions, le nouveau bureau de l’association du Théâtre Simone-Veil recherche l’apaisement. À sa tête : Jean-Michel Talbourdel.
On pourrait l’oublier, mais le Théâtre de Saint-Nazaire, c’est d’abord une association, « garante du cadre et du fonctionnement financier », explicite son nouveau président, Jean-Michel Talbourdel. Or, cela fait plusieurs mois que ce cadre tangue sérieusement derrière les murs gris de l’ancienne gare. Justement, l’association compte bien apaiser le climat tempétueux. Tout en « remettant l’église au milieu du village ».
Un ancien adjoint à la présidence
Opération délicate. Lors de cette première rencontre avec la presse pour expliquer son projet, Jean-Michel Talbourdel marche sur des oeufs. Prudent dans les mots qu’il choisit et dans leurs différentes interprétations possibles. L’homme est loin d’être un inconnu de la vie publique : élu aux côtés de Joël Batteux, il a occupé différents postes d’adjoint, notamment celui en charge de la culture entre 2004 et 2008. Une ligne de son CV qui lui donne l’étiquette d’être « en service commandé par la mairie » (ce qu’il nie, sans surprise) mais qui explique tout de même pour lui son récent engagement : « Le risque que le Théâtre ne continue pas m’a profondément ému ».
Priorité sur la qualité de vie au travail
Pourquoi ce risque ? Pour comprendre, il faut revenir quelques mois en arrière. Des mois de tensions « dans l’équipe des salariés du Théâtre, provoquées par des tensions aussi entre la direction et le bureau de l’association de l’époque ». Un climat délétère qui a amené à la démission en bloc du bureau de l’association à l’automne dernier. « Dès cet été, je savais que cela allait arriver et je me suis mis au travail. Vu le contexte, je ne voulais pas arriver à l’assemblée générale sans équipe ni projet ».
Le projet : (r)amener la paix. Pour cela, le nouveau président mise sur « une priorité : la qualité de vie au travail ». Attention, précise-t-il d’emblée, « des actions avaient déjà été engagées par l’ancien bureau ». Un organisme extérieur avait en effet été chargé d’établir des prescriptions pour assainir les conditions de travail. Les administrateurs avaient également voulu recruter un directeur adjoint.
Toujours pas de directeur adjoint
Pour cette dernière initiative, c’est pour l’instant un échec. Un candidat avait été retenu, mais au bout de quelques semaines de tuilage entre deux postes, il a finalement préféré renoncer à Saint-Nazaire « pour des raisons personnelles », indique le président. Le problème, c’est qu’une nouvelle campagne de recrutement prend du temps, et que le Théâtre va se retrouver à nouveau sans directeur adjoint, au moins jusqu’à l’été. « C’est une vraie source d’inquiétude pour nous, admet JeanMichel Talbourdel, mais je fais confiance aux équipes ».
Le gros travail du nouveau bureau passera par « une refonte des statuts de l’association ». Le président espère ainsi clarifier les relations, dans lesquelles « les flous ont amené des malentendus car rien n’est explicite ». L’équipe se donne trois mois pour arriver à un premier résultat, mais des principes sont déjà esquissés, même si ce n’est pas encore très clair, comme pour la programmation. « Le bureau n’interfèrera pas dans le travail artistique de la direction du Théâtre », affirme le président. Et ce n’est pas rien, étant donné les débats dans les rues nazairiennes sur la programmation de la Scène nationale. « C’est vrai, la mairie a fait part également de sa préoccupation sur ce sujet. Nous ne pouvons pas intervenir sur le côté artistique, mais nous serons sensibles au nombre de spectateurs ».
Pour une meilleure communication, le Nazairien amène une bonne nouvelle : avec un salariat qui atteint les 25 personnes, « un CSE va être mis en place et comprendra deux représentants du personnel. Cela sera au moins un interface entre le bureau et les salariés ».
Autant de sujets profonds que le président espère bien « aborder méthodiquement et dans le calme. Je m’estime en phase de reconstruction, même si cela ne va pas aussi vite que je le souhaiterais ».
À l’occasion du mois de Mars au féminin, les associations, qui travaillent au quotidien avec les personnes à la rue ou en grande précarité, ont décliné cet événement à Saint-Nazaire pour sensibiliser le grand public à la question des femmes à la rue. « On espère également toucher ces femmes. Nous n’avons que 20 % de femmes dans nos structures alors qu’on sait qu’elles sont plus nombreuses », remarque Mélanie Gachelin, la directrice de l’ASC.
Tout au long du mois de mars, ces structures accompagnées de partenaires culturels proposent quinze rendez-vous autour de la thématique de la grande précarité. Deux concerts sont organisés, jeudi 7 mars, à 20 h, la Philharmonie des 2 mondes à Cinéville (20 € adultes, 10 € enfants. Réservations sur saint-nazaire. cineville.fr) et jeudi 14 mars à 20 h, l’ASC reçoit Yoanna dans le cadre de Chant’Appart (19 €, inscription à contact@asc44.fr). Une projection débat autour du film Louise Wimer est prévue à Cinéville jeudi 21 mars à 20 h (7,80€, réservation en ligne). Le ciné-débat sera précédé d’une initiation pour les femmes à la self défense organisée par la Fraternité à 19 h. Des ateliers cuisine, séance d’art thérapie... sont aussi au programme.
Pendant tout le mois de mars, une collecte de produits d’hygiène pour les femmes est également organisée à la Fraternité, l’ASC et Cinéville.
« Je m’estime en phase de reconstruction »