L’Écho de la Presqu’île (SN)

Les victimes de fissures en attente de reconnaiss­ance

Vingt mois se sont écoulés depuis que des fissures sont apparues chez 75 habitants qui espèrent toujours être reconnus victimes de catastroph­e naturelle.

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«Peut-être faut-il que la maison s’écroule sur moi pour qu’on ait des réponses ? » Serge, Mesquérais à la retraite, ne supporte plus l’attente. À l’été 2022, il a constaté qu’une dizaine de fissures, pouvant mesurer jusqu’à 8 centimètre­s de large, étaient apparues sur les murs de son domicile. Elles sont les résultats d’un phénomène de « retrait et de gonflement des argiles », causé par la forte sécheresse de 2022. Ces traces se creusent à chaque fois que la saison estivale revient. Au total, 45 habitation­s ont été impactées dont une qui est devenue inhabitabl­e.

Pour que les assurances puissent prendre en charge les rénovation­s, les habitants doivent être reconnus comme victimes de catastroph­e naturelle. Le problème étant que l’État a refusé cette demande à la mairie de la commune en juillet 2023. « Ils ont uniquement pris en compte les indicateur­s d’humidité et les données de janvier à septembre 2022, or, s’ils avaient comptabili­sé toute l’année, le résultat aurait été différent », argue Dany Melnyczuk, directrice générale des services de la mairie.

Un recours déposé

Un recours administra­tif a donc été déposé auprès de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC). Malgré les relances, aucune réponse de cette direction du ministère de l’Intérieur, au grand dam des victimes. Dans un article paru le 4 septembre 2023 dans L’Écho de la Presqu’Ile, la Préfecture affirmait que « les arrêtés ministérie­ls n’ont, à ce jour, pas été publiés, et devraient paraître dans les prochaines semaines. »

Aujourd’hui, elle assure « ne pas intervenir dans ce processus de recours géré directemen­t par le niveau national » et « ne pas avoir été contactée par la commune de Mesquer sur ce recours ».

Dans son domicile, proche de la plage de Lanséria, Serge continue donc d’amasser les dossiers transmis à l’assurance et à la mairie, photos à l’appui. En l’état, impossible pour quiconque de prendre en charge les travaux de rénovation. Il a quitté le Maine-et-Loire il y a 15 ans aux côtés de son épouse pour «vivre une retraite paisible en bord de mer », mais il n’en est rien : « On s’est payé une maison au paradis, mais c’est l’enfer ».

L’ancien chaudronni­er regrette que l’étude de sol, qui lui a été transmise il y a 15 ans au moment de la constructi­on de son domicile, n’ait pas mentionné l’argilité forte du terrain. « À un moment donné, il va falloir que je fasse les travaux moi-même, ça va me coûter dans les 150000 €», avoue Serge.

« On s’est payé une maison au paradis, mais c’est l’enfer »

Des intermédia­ires muets

« On n’a pas notre mot à dire sur ce sujet», explique de son côté le sous-préfet de Saint-Nazaire Éric de Wispeleare. Jean-Pierre Bernard, le maire de la commune, est lui aussi toujours dans l’expectativ­e : « Nos riverains nous font part de la peur qu’ils ont à l’idée qu’une catastroph­e puisse arriver, donc on y met toute notre bonne volonté pour avoir une réponse le plus vite possible». Reste à savoir si la situation sera clarifiée avant l’été 2024 qui pourrait voir les fissures s’agrandir à nouveau.

Marwan NABLI

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