Dominique Lemarié, 40 ans de dessins dans les salles d’audience
Une ceinture avec des crayons taillés d’avance, une boite d’aquarelle, de l’eau et des feutres pour des dessins 100 % faits sur place, dans des conditions précaires, sur les genoux pour faire ressortir les émotions, c’est le métier passion qu’a exercé Dominique Lemarié, domiciliée au Pouliguen, dans la discrétion des salles d’audience.
Elle en a fait un livre : Dessinatrice de presse judiciaire, 40 ans de procès au bout du crayon.
Le procès du Watergate en images
Ce recueil recense tous les grands procès retentissants qu’elle a illustrés depuis ses 16 ans. Elle s’est retrouvée dessinatrice à l’audience du Watergate, à la cour du Maryland, un peu par hasard le jour où le vice-président des États-Unis, Spiro Agnew, est venu plaider coupable.
De retour en France, Dominique Lemarié a dessiné pour des journaux, dont L’Écho de la Presqu’île, avant d’être envoyé sur des procès marquants « Papon ou Barbie à Lyon, avec Cabu, Plantu, Wolinski et d’autres, j’étais accréditée pour l’AFP, puis pour France TV », énumère-t-elle. Elle se souvient également de l’audience du gang des barbares, des accusés des bébés congelés, de Jérôme Kerviel et de la Société générale, du Carlton avec DSK, du commando Érignac avec Yvan Colonna, ou encore, plus récemment, du procès de Charlie Hebdo sur les caricatures de Mahomet, de la prise d’otage de la salle des assises à Nantes, du naufrage de l’Erika, et même du procès de la chute de la passerelle du Queen Mary II à Saint-Nazaire. « En audience, je dessine d’abord l’accusé, puis la cour, les témoins et les avocats », détaille-t-elle.