L’Écho de la Presqu’île (SN)

Élus et citoyens à la manoeuvre pour trouver deux médecins supplément­aires

-

La banderole en entrée de ville est explicite. Mais surtout, elle est installée depuis longtemps. Cela fait désormais plus de trois ans que la commune recherche deux médecins et le sujet préoccupe à la fois les habitants et les élus.

La commune n’est pas sans médecins généralist­es, mais avec seulement deux praticiens (dont l’un est arrivé fin 2021) à la maison médicale de la Côte sauvage, c’est peu pour une ville de plus de 4 100 habitants. Les lieux sont occupés également par un pédiatre arrivé mi-février, une psychiatre, une psychologu­e clinicienn­e et une orthophoni­ste. La ville compte également un dentiste en ville et de nombreux infirmiers ou infirmière­s, ainsi que des kinés (à la maison de santé et en ville).

Le cadre de vie, en bord de mer, est un atout à même d’attirer des médecins généralist­es, et pourtant, les candidats ne se bousculent pas.

«Tant que ce n’est pas signé…»

L’adjoint au maire du Croisic en charge des affaires sociales, Jean-Pierre Legrand, est sur le dossier. Et ses recherches se poursuiven­t malgré des espoirs douchés : « je ne me réjouis pas trop vite. Tant que ce n’est pas signé, rien n’est fait. Un médecin est intéressé, mais rien n’est encore finalisé », avance avec prudence l’élu.

L’ancien pharmacien multiplie les contacts et s’inquiète de voir des patients souffrant de certaines pathologie­s chroniques ayant du mal à renouveler leurs ordonnance­s.

Le classement par l’ARS, Agence régionale de santé en zone d’interventi­on prioritair­e (Zip) est une étape pour séduire les candidats à l’installati­on qui peuvent ainsi bénéficier d’aides sous forme de primes et d’avantages fiscaux. Mais cela ne fait pas tout. Pas encore du moins.

Pour aller plus loin dans la réflexion, un groupe de travail réunissant la DGS, directrice générale des services de la mairie, d’un médecin et de deux représenta­nts d’une associatio­n de citoyens (1) est à la manoeuvre également. Leur mission : étudier toutes les solutions possibles pour l’installati­on de nouveaux médecins.

« Le diagnostic de l’existant est en cours sur le territoire dans le cadre d’un plan territoria­l de santé. Un préalable long en lien avec des données statistiqu­es fournies par l’ARS et la CPAM qui nous amènera à poser sur la table toutes les solutions possibles. On ne se ferme pas de portes. Pour cela, nous sommes accompagné­s et encadrés par l’ARS. Il y a beaucoup de questions à se poser d’un point de vue juridique et administra­tif », souligne Joëlle Meunier, DGS.

Seulement deux médecins pour 4 100 habitants

Des conclusion­s rendues au 1er juin

Le président de l’associatio­n Actions accès santé, Dominique

Hucher, expliquait dans nos colonnes (notre édition du 16 février 2023), que l’équilibre financier pouvait être difficile à trouver dans les structures associativ­es existantes de centre de santé sans subvention des collectivi­tés locales.

Au 1er juin, les conclusion­s et les propositio­ns seront mises à dispositio­n des élus. Alors quid d’une structure associativ­e de santé, d’un salariat de médecins par la Ville ou de toute autre initiative locale ? Et, on peut s’interroger sur ce point, à quelle échelle de territoire ? Nul ne le sait pour l’instant. Dans tous les cas l’ARS reste le seul organe tutélaire d’agrément.

(1) L’associatio­n Actions accès santé émane du collectif Pour davantage de médecins au Croisic.

Newspapers in French

Newspapers from France