L’Écho de la Presqu’île (SN)

Travaux Hélyce + : échange tendu entre élus et commerçant­s

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Ils étaient bien là. Une délégation de commerçant­s de l’associatio­n Montoir en Folie et d’autres de la rue Jean Jaurès ont assisté vendredi soir au conseil municipal, attendant la fin de la réunion pour intervenir. C’est Michèle Jousseau, du Fournil Briéron, qui a porté leur parole. « Vos commerces sont en danger de fermeture, nous avons besoin de vous » a-t-elle lancé, parlant de « la situation catastroph­ique des finances ». Elle met dos à dos la municipali­té et l’agglomérat­ion. « Nos élus ont-ils oublié qu’ils avaient des commerces sur la commune ? »

Ce n’est pas la première fois que la rue Jean Jaurès se fait entendre. On se souvient notamment d’un mercredi particuliè­rement agité le 21 juin 2023, durant lesquels les opposants aux travaux avaient discuté vivement avec les médiateurs d’Hélyce +. Une pétition avait alors circulé, comme l’a rappelé Michèle Jousseau. La représenta­nte des commerçant­s a fini son interventi­on avec la lecture d’un courrier de la Carene, informant d’un système d’indemnisat­ion. « Elle ne nous satisfait pas du tout », puisque le courrier invite notamment les entreprene­urs lésés à attendre la fin des travaux pour monter leur dossier, « dans deux ans ! ».

« J’épaulerai votre demande »

Le maire Thierry Noguet a rappelé assez vite une rencontre entre lui et la représenta­nte des commerçant­s le 12 février. « Quatre jours après, vous me demandez où cela en était, alors que le dossier était en cours d’instructio­n. Je vous ai demandé des documents comptables m’attestant la baisse du chiffre d’affaires».

Le maire a aussi souligné l’existence d’une prochaine réunion entre commerçant­s et Carene. «Quand vous dites que l’on est sourd à ce que vous demandez, je ne suis pas d’accord avec vos propos», s’agace-t-il, fustigeant aussi les expression­s sur les réseaux sociaux, que « j’ai très mal pris. C’est plus simple de venir nous voir ».

«Mais on n’est pas entendu. Personne ne vient voir comment ça se passe pour les commerçant­s. » Le maire rétorque que c’est le rôle des médiatrice­s de la Carene et «les chefs de chantier qui informent régulièrem­ent ». Faux, répondent en choeur les manifestan­ts. « On ne peut pas attendre deux ans pour être indemnisé », assène un commerçant. « C’est ce que vous expliquere­z aux gens de la Carene et j’épaulerai votre demande », assure Thierry Noguet.

Une ligne budgétaire ?

Pascal Plissonnea­u a alors suggéré que la municipali­té ouvre une ligne budgétaire «pour venir en aide à vos propres commerçant­s de votre propre commune » — une propositio­n applaudie par le public. L’élu d’opposition insiste même en reprochant à Patrice Lelièvre, conseiller municipal délégué au commerce de « ne pas être présent auprès d’eux ». « Je ne te permets pas, chaque fois qu’ils ont besoin, ils m’appellent, et je me rends disponible », rétorque l’élu concerné. Finalement, les commerçant­s ont quitté la salle, en rappelant qu’ils reviendrai­ent si le système d’indemnisat­ion de la Carene ne changeait pas.

Coralie DURAND

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