Des plastiques regardés à la loupe
C’est une expérience originale qui a conduit dix-sept filles et garçons d’une classe de terminale générale du lycée La Joliverie (site de la Baugerie) de SaintSébastien-sur-Loire à braver la tempête Louis du 22 février en venant au Croisic. Il s’agissait pour eux d’y mener un projet dénommé Plastiques à la loupe.
Un projet de sciences participatives
S’inscrivant dans un continuum de formation sur deux ans démarré l’an passé, cette démarche vise à recenser les différents plastiques présents sur le littoral et les berges de France. Encadrés par deux enseignantes, ces élèves des filières physique et/ou sciences et vie de la terre se sont rendus sur la plage de Saint-Jean-de-Dieu, à proximité de la jetée du Tréhic. Ils y ont délimité une zone de 100 × 75 m, depuis la première laisse de mer jusqu’en haut de la plage. Sur cette surface de 750 m², ils ont collecté tous les plastiques présents de plus de 2,5 cm en profitant de la marée basse. Au total, c’est un volume de vingt-deux litres de déchets qui a été ramassé durant deux heures sur cette plage croisicaise sous une météo marine à ne pas mettre un bateau de pêche à la mer.
Une contribution à une démarche nationale
Les déchets sont ensuite analysés et répertoriés par Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations (CeDRE) sur les pollutions accidentelles des eaux. Cette association, à mission de service public agréée par l’État français, est notamment chargée de coordonner la surveillance nationale des déchets sur le littoral et issus des bassins hydrographiques. À ce titre, elle pilote les réseaux de surveillance dans le but d’acquérir des données scientifiques permettant de quantifier et de caractériser la pollution du milieu marin à l’échelle nationale. Elle est une partenaire scientifique de la fondation Tara Océan
Un partenariat avec la fondation Tara Océan
Plastique à la loupe propose aux élèves de contribuer à l’état des lieux de la pollution plastique des plages et des berges, en France (métropolitaine ou d’outre-mer) et dans certains sites européens ciblés par les chercheurs. La base de données constituée alimente la recherche scientifique et contribue à l’aide à la décision politique à différents niveaux. Cette opération éducative utilise les sciences participatives comme levier pour développer l’écocitoyenneté, l’esprit critique et l’engagement des jeunes. Elle s’inscrit dans le cadre des objectifs de développement durable fixés par l’ONU.
Le Croisic, haut lieu du développement durable
Quelles ont été les raisons qui ont incité ces élèves à se rendre au sein du petit port de caractère ? Une des enseignantes répond : « Outre une logique de proximité, Le Croisic possède une infrastructure riche en matière de développement durable. Entre l’expérimentation de l’éolienne flottante, les Jardins de la mer, l’Océarium, la Recyclerie maritime, nous avons suffisamment de matière pour développer un projet pédagogique intéressant et riche en enseignements. Ces thématiques intéressent nos élèves qui ambitionnent de devenir ingénieurs. Nous poursuivrons notre journée cet après-midi aux Jardins de la mer. Nous reviendrons au mois de mai pour visiter l’Océarium et la Recyclerie maritime ».