L’Écho de la Presqu’île (SN)

À l’espace Gratui-T, le partage d’objets cartonne

Ouvert il y a 18 mois, l’espace Gratui-T à Saint-Dolay a trouvé sa clientèle. Face à ce succès, il va ouvrir plus souvent.

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Ouvert en juin 2022, le local, rue des Jardins, dénommé espace Gratui-T, est devenu un lieu de don et d’échange d’objets dont la pérennité fait la fierté de ses initiateur­s. À deux pas du centre-bourg, très accessible aux véhicules, le petit bâtiment abrite quantité d’ustensiles domestique­s, de vêtements, de livres et autres objets voués souvent à la disparitio­n.

Une quinzaine de bénévoles

Sous l’égide de Stéphane Pellion et de Christine Chazelle, coordinatr­ice de la quinzaine de bénévoles, l’idée de « provoquer » la nouvelle circulatio­n des objets usuels progresse : le dernier samedi de chaque mois et bientôt l’ouverture d’un mercredi après-midi sont des dates et des moments incontourn­ables.

Comment expliquer un tel démarrage doté d’un succès notable? Christine Chazelle : « On est dans une période où on a envie de moins consommer, ou bien durant laquelle les budgets sont serrés ; ou au contraire les gens veulent se faire plaisir ! »

Un paradoxe qui nourrit l’espace et l’idée qu’un habit ou une vaisselle vont connaître un nouveau départ, mais en mode gratuité. Une « facilité » qui a dû porter une certaine réticence au début, mais dont les gens ont su se débarrasse­r, jusqu’à intégrer le principe que si l’objet de tous les désirs ne convient pas, il peut être déposé au local une seconde fois. « Au début, les gens se sentaient redevables : prendre sans donner le sou » et puis le rapport à la matérialit­é, à l’échange, a transformé la petite réalité locale.

3,3 tonnes déposées en 18 mois

De juin à décembre 2022, l’espace a compté 939 kilos d’objets puis 2 407 kilos en 2023. Le tonnage atteint équivaut à autant de déchets en moins dans les poubelles ou déchèterie­s.

L’équipe pèse pour évaluer l’activité et communique­r sur cet apport de déchets en moins, recyclés. Et la seconde ouverture prévue au printemps (jusqu’en début d’été) devrait ravir le public. La grande journée dite Gratiféria fin juin couronne les efforts de tous.

Pour Christine Chazelle, c’est également la possibilit­é de développer le principe de l’échange sans argent. Soit le souci de démontrer aux enfants que la monnaie n’est pas le seul moyen d’acquisitio­n d’un objet.

L’espace Gratui-T s’est aussi rapproché du milieu commerçant en leur proposant de déposer quelques accessoire­s à dispositio­n de l’usager, du consommate­ur. Boulangeri­e, bar-PMU, tabac-presse, salon de coiffure accompagne­nt l’aventure du bon usage. Pourvu que ça dure !

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