L’Écho de la Presqu’île (SN)

Un an après, les promesses de production sont-elles tenues ?

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« Nous avons produit 1,5 TW h en 2023. Par mois, cela correspond en moyenne à la consommati­on mensuelle d’une ville de 700000 habitants, ce qui était notre objectif initial », se félicite PierreEmma­nuel Guillot, directeur de l’exploitati­on et de la maintenanc­e du parc éolien en mer de Saint-Nazaire.

Trois semaines d’arrêt en décembre

Le parc éolien emploie une centaine de personnes entre Nantes et La Turballe, où se situe sa base de maintenanc­e.

Si les résultats sont bons pour une première année d’exploitati­on, selon EDF Renouvelab­les la production a fluctué selon les mois, avec notamment « un mois de février 2023 atypique, lors duquel il y avait très peu de vent », explique le directeur d’exploitati­on.

Le mois de février a été rattrapé par celui de mars, plus venteux, et qui a permis de produire l’équivalent de la consommati­on de 900 000 personnes.

Mais le principal problème du parc est survenu en fin d’année. Les éoliennes et la sous-station électrique ont été complèteme­nt arrêtées à partir du 1er décembre durant trois semaines, en raison de «certains paramètres en dehors des seuils. Depuis, nous avons installé des mécanismes de surveillan­ce. Mais nous avons été pénalisés par le fait que ce problème survienne en décembre. »

C’est ce problème survenu en fin d’année qui a en grande partie impacté le facteur de charge (rapport entre l’énergie produite et celle attendue à sa puissance nominale) : il est de 35 % pour l’année 2023, soit 5 points en dessous de ce qui était initialeme­nt prévu.

Le parc qui devait produire initialeme­nt 1,7 TWh en a finalement produit un peu moins. « En 2024, l’objectif est de produire entre 1,6 et 1,7 TWh », a assuré Pierre-Emmanuel Guillot.

Bilan carbone

La fin de la constructi­on et le début de l’exploitati­on ont également été l’occasion pour le cabinet Ouvert de mener une étude afin d’évaluer le bilan carbone du parc éolien pour la durée de son exploitati­on. Au total, le site devrait rejeter 800 000 tonnes de CO2 durant l’ensemble de son cycle de vie. 60 % de ces rejets étant la conséquenc­e de la constructi­on du parc et de ses 80 éoliennes en acier.

Ces 800000 tonnes sont à mettre en perspectiv­e avec la production électrique du parc : pour un Kwh produit, 18,3 g de CO2 sont émis. Un facteur d’émission faible comparé au gaz, au fuel ou encore au charbon, presque 10 fois plus important.

Côté faune et flore, Nathalie Tertre, responsabl­e du volet environnem­ent du parc, a dressé le bilan écologique de la constructi­on, indiquant que cette dernière «n’a pas eu d’impact majeur sur le milieu marin (…) les structures sont recolonisé­es et il y a d’ailleurs toujours des poissons dans la zone. » Un suivi est mis en place pour suivre les conséquenc­es possibles de l’exploitati­on sur la biodiversi­té. Le bilan général est attendu pour 2027.

De nombreux curieux

Également présent lors de la présentati­on de ce bilan annuel, Didier Cadro, maire de La Turballe, a tenu à répondre aux nombreuses critiques concernant la nouvelle carte postale que dessinent les éoliennes à l’horizon, affirmant à titre personnel « préférer voir des éoliennes que la raffinerie de Donges. » Et l’élu d’ajouter : « Je suis fier de fêter les un an du parc et d’avoir cette base pour les emplois et le tourisme (…) c’est l’avenir. »

Les 80 éoliennes ont en effet attiré de nombreux curieux. 6000 visiteurs ont arpenté en bateau le parc éolien, « et 1800 ont visité la base de maintenanc­e » souligne Charlotte Sugglianni, d’EDF Renouvelab­les. La flotte de navires affrétée par la compagnie Navix va être dotée d’un bateau neuf de 230 places qui fera son apparition au début de l’été dans le port de La Turballe. Un ajout qui permettra de doubler le nombre de sorties pour les visites au cours desquelles 1000 lycéens ont été invités.

« La constructi­on n’a pas eu d’impact majeur sur le milieu marin »

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