L’Écho de la Presqu’île (SN)

Livre : une villa balnéaire au coeur d’une saga familiale

Dans la maison d’été, le dernier ouvrage de Karine Reysset, publié par les éditions Flammarion, est paru le 6 mars. Et cette maison est au Pouliguen…

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Dans la maison d’été est une saga familiale sur près de 40 ans. Cette villa balnéaire est au coeur du roman, et autour d’elle, on retrouve tous les membres de la famille Reiss. Pourquoi en avoir fait votre personnage principal ?

C’est l’un des personnage­s! Il fait couple avec Le Pouliguen. Cette maison, une villa 1900, existe. J’ai imaginé cette famille dans cette maison que je situe près de la plage du Nau. Mes parents ont une maison secondaire depuis une dizaine d’années et à force d’y aller, je trouvais qu’il était intéressan­t de faire un roman sur Le Pouliguen. Pour l’écriture, j’y suis venue tous les deux mois, j’ai pu y mettre plein de détails, des précisions sur le paysage. J’aime bien écrire sur des lieux que je connais. Après La Bretagne du côté de SaintMalo et la Côte d’Azur, j’ai voulu me démarquer de ces deux univers. a-t-il dans ce roman ? La famille Reiss du roman est-elle la famille Reysset ? De quoi vous êtes-vous inspiré de votre propre vie ?

Ce roman est une fresque qui n’est pas du tout autobiogra­phique ni un livre de souvenirs. Mais comme dans mes autres livres, j’ai glissé un double, Barbara, c’est mon clone. Nous avons la même cellule familiale, un mari et deux enfants. Barbara n’est pas romancière, mais enseigne les lettres… J’ai mis des éléments de ma réalité dans une famille totalement inventée. L’utilisatio­n de Reiss est peut-être une erreur, mais finalement, j’avais besoin de me dire que cette famille existe. La grand-mère du livre, Rose, est également un peu à l’image de la mienne, la reine-mère du clan, décédée il y a quatre ans. Le livre lui est dédié. mort de votre petit frère avec cet enfant, Camille, décédé une semaine après sa naissance dans ce dernier roman ?

Alors j’ai commencé Dans la maison d’été une fois que j’avais fini 3 mois et un jour, qui n’est pas un roman, mais une enquête autour de la mort de l’un de mes petits frères. J’ai interrogé ma mère, je suis allée au Pouliguen où il repose. Cet enfant est très présent au début, car les enfants grandissen­t et ceux qui arrivent ensuite ne l’ont pas connu.

Quel rapport réel avezvous avec Le Pouliguen ?

Avec la Presqu’île, ce lien remonte au temps de mes arrièregra­nds-parents et mes grandspare­nts qui avaient une maison à La Baule-les-Pins, le Grand élan, en hommage à mon grandoncle, René-Guy Cadou… Mon livre s’intitule Dans la maison d’été et non La maison d’été, titre du seul roman du poète. Ma mère a donc passé quelques années à La Baule et y a passé son bac. Mais moi aussi quand j’étais petite.

La constructi­on est une succession de chapitres courts, introduits par un des personnage­s et que l’on suit en remontant le temps. Pourquoi l’avoir écrit ainsi ?

C’était un parti-pris. Chaque chapitre est construit comme les scènes d’un film. La «caméra» se pose sur un des personnage­s et donc sur son regard, son point de vue. On est toujours à la 3e personne du singulier, sauf pour Barbara, au «je» dans le passé proche, et en même temps «dans la tête» du personnage. Et chaque fois, c’est un aperçu sur cette famille quand elle est au Pouliguen. Et toujours de façon chronologi­que sur 40 ans, dans lequel la petite histoire rencontre la Grande histoire… Une histoire de vies.

Propos recueillis par

Patricia BIGOT

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