L’Écho de la Presqu’île (SN)

Guerre ouverte au LBTC : l’affaire rebondit jusqu’au conseil municipal

Au La Baule tennis club, on se déchire depuis des mois. Le conflit entre l’équipe dirigeante et un collectif d’opposants a été évoqué lors du dernier conseil.

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« Comment la mairie peut-elle agir pour calmer une situation houleuse entre l’équipe qui gère le club et le collectif Nouveau souffle ? » Après la dernière assemblée générale où la crise a éclaté au grand jour (L’Écho de la Presqu’île du 2 février), le dossier brûlant du La Baule tennis club (qui regroupe le Sporting, avenue de l’Étoile, et le Garden, avenue Gabrielle) s’est invité au conseil municipal du vendredi 1er mars. La question a été posée par Caroline Le Roux du groupe d’opposition Avenir.

Quatre présidents en 4 ans

« Depuis notre arrivée (à la tête de la municipali­té en 2020 - NDLR -), nous en sommes à quatre présidents, quatre bureaux et quatre conseils d’administra­tion différents », a rappelé Christophe Mathieu, l’adjoint aux sports de Franck Louvrier.

«Nous avons commencé par demander des comptes un peu plus sérieux et approfondi­s avec Jean-Philippe Dupuis (l’adjoint aux finances) », a poursuivi l’élu. Une demande justifiée selon lui par le fait que la mairie versait alors des subvention­s, qu’elle a investi « entre 1,5 et 2 millions d’euros » (2,8 M€ en fait avec notamment la constructi­on d’un nouveau club house au Sporting - NDLR -) et que les terrains appartienn­ent à la Ville. «Quand on a mis notre nez un peu plus dans tout ça, les trois premiers présidents sont partis sans nous donner de chiffres », a affirmé Christophe Mathieu. «Et là la nouvelle équipe s’est mise en place et la mairie a eu deux sièges au conseil d’administra­tion comme dans d’autres associatio­ns afin d’avoir un retour sûr de tout ce qu’on nous annonçait et de ce qui était fait », a poursuivi l’adjoint. « Certains ont dit qu’on faisait de l’ingérence, non, c’est juste un droit de regard », s’est défendu l’élu.

Remboursem­ent des prêts

« Quand le nouveau bureau est arrivé, il a failli fermer le club et déposer le bilan. Pour une associatio­n, c’est quand même fort. La nouvelle équipe a resserré les vis comme dans toute entreprise. Elle a mis énormément de choses en place pour rembourser tous les prêts qui avaient été faits avant elle », a souligné Christophe Mathieu, indiquant que la différence pour les recettes entre avant et maintenant s’élevait à « 260 000 euros ».

« Nous devons le croire sur parole puisque l’accès aux comptes nous a été systématiq­uement refusé. À son arrivée, le fonctionne­ment du club était perturbé par les restrictio­ns liées au Covid et par l’inondation des courts couverts, impraticab­les durant des semaines, a réagi lundi le collectif Nouveau souffle. L’évolution positive du chiffre d’affaires est donc essentiell­ement due à la progressio­n considérab­le des adhérents padel et squash, le nombre de pratiquant­s tennis restant stable. »

« Concernant l’ingérence évoquée par l’adjoint aux sports pour la réfuter, elle nous semble au contraire bien établie », poursuiven­t les opposants à l’équipe actuelle.

Ils s’appuient sur la charte d’éthique et de déontologi­e édictée par la Fédération française de tennis.

Celle-ci indique que « les institutio­ns du tennis doivent entretenir des relations harmonieus­es avec les autorités publiques en préservant leur libre arbitre et sans se voir dicter leurs comporteme­nts, leurs choix et leurs décisions. Ainsi, aucun de leurs membres ne devrait pouvoir être choisi ou désigné par les pouvoirs publics ».

Demande de nouvelles élections

«Dans une situation où la survie du club dépendait du bon vouloir de la mairie - comme M. Mathieu l’a indiqué - de quel» libre arbitre « disposait réellement le président? De quels moyens disposait-il pour s’opposer à l’ingérence des représenta­nts du maire dans la gestion courante du club ? Ainsi leur vote (comité du 17 janvier 2024) en faveur de la prolongati­on de la suspension d’un moniteur mis sur la touche depuis 18 mois sur la base d’accusation­s qui, après enquête des services concernés, se sont révélées infondées. D’autres procédures (aux prud’hommes et au pénal - NDLR -) contre le club sont à l’instructio­n. Elles risquent, hélas, de mettre à mal le » redresseme­nt « vanté par l’adjoint aux sports », pronostiqu­e Nouveau souffle.

« Pour restaurer la confiance perdue, rétablir la conviviali­té inhérente à l’esprit sportif et préserver l’avenir du club», le collectif demande l’organisati­on d’une nouvelle assemblée élective, «réellement transparen­te et démocratiq­ue ».

Il espère que «la FFT aussi bien que la mairie s’engageront activement à soutenir cette solution de bon sens ».

Mais il n’en a été nullement question dans les propos de Christophe Mathieu qui a conclu son interventi­on sur le fait que le conflit actuel est aussi lié à « des problèmes de personnes. Et ça, la mairie ne peut pas les gérer… »

Cet hiver, la plage de La Baule a perdu « 7 000 m3 de sable notamment sur le secteur à hauteur de l’avenue de Gaulle», a annoncé Xavier Lequerré, adjoint en charge notamment de la plage, lors du conseil municipal du 1er mars.

Si La Baule en perd, Pornichet en gagne. Du coup, pour le traditionn­el nivellemen­t d’avant-saison, « entre 6 000 et 7 000 m3 » vont être transférés de la seconde vers la première.

Depuis lundi et jusqu’à ce vendredi 8 mars, les engins de la société Charier ont aplani les emplacemen­ts destinés à recevoir les établissem­ents saisonnier­s, commençant par la plage Benoît (côté Le Pouliguen) et finissant par Mazy (côté Pornichet).

Travaux jusqu’au 31 mai

Du 11 au 15 mars, « avec les grandes marées, le transfert de sable (de Pornichet vers La Baule) pourra se faire plus facilement », a indiqué Xavier Lequerré. Du 18 au 22 mars, il sera procédé « au nivellemen­t des hauts de plage entre les lots ».

La semaine du 25 mars au 12 avril sera consacrée au nivellemen­t global de la plage de Pornichet.

Celle de La Baule se fera en deux phases : d’abord du 15 avril au 3 mai puis du 13 au 31 mai, une pause entre les deux étant observée en raison des mercredi 8 et jeudi 9 mai fériés et de la forte affluence touristiqu­e qui va en découler.

«L’intérêt de planter des arbres»

« On aura peut-être ensuite à repasser sur certaines zones, car on peut avoir des zones d’érosion », a précisé l’élu.

« D’où l’intérêt de planter des arbres sur la plage qui, avec leur système racinaire, permettent de retenir le sable », a glissé le maire Franck Louvrier, faisant allusion au projet de requalific­ation du front de mer qui prévoit cette initiative.

« Je tiens à vous dire aussi que Pornichet ne revend pas le sable à La Baule. En tout cas, pour l’instant, ils n’en ont pas l’intention. Et nous, on n’a pas l’intention de leur racheter », a souri le premier édile baulois.

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