L’Écho de la Presqu’île (SN)

Inquiétude­s autour de la sauvegarde de ce trésor

Lors d’un point presse, les membres du collectif pour la protection de la presqu’île de Pen-Bron, ont tenu à exprimer leurs inquiétude­s concernant l’avenir du site.

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Depuis la fermeture de l’hôpital en 2017 et l’annonce de la mise en vente du site par les propriétai­res, les OEuvres de Pen-Bron, les inquiétude­s concernant l’avenir de la presqu’île de Pen-Bron n’ont cessé de croître.

La spéculatio­n sur l’avenir de la partie bâtie, en particulie­r après l’implicatio­n de Vinci en tant qu’acquéreur potentiel, a alimenté les craintes et les incertitud­es parmi les habitants et les défenseurs de l’environnem­ent. « Nous sommes confrontés à une situation critique où la dégradatio­n du site menace son existence même en tant que patrimoine naturel », alerte Daniel Fenice, membre du collectif et de l’associatio­n Terre et mer.

Le collectif exprime aujourd’hui quatre attentes fondamenta­les et enjeux majeurs pour l’avenir du site.

Sauvegarde en urgence des espaces naturels

La sauvegarde des espaces naturels passe par une cession à court terme des zones naturelles, au Conservato­ire du Littoral. «Ces espaces, riches en biodiversi­té et protégés par de nombreux labels environnem­entaux, sont menacés par une fréquentat­ion incontrôlé­e et un manque de gestion adéquate », insiste Daniel Fenice.

L’adaptation au changement climatique

Avec l’augmentati­on des risques littoraux, de l’érosion côtière et de la montée des eaux, il est impératif d’intégrer ces défis dans toute stratégie future pour Pen-Bron. Des études scientifiq­ues actualisée­s sont nécessaire­s pour évaluer l’impact du réchauffem­ent climatique et orienter les mesures de protection et d’adaptation. « Le site n’est pas concerné à ce jour par la démarche de réduction de vulnérabil­ité ou les ouvrages de protection­s, face aux risques littoraux et à l’érosion », indique Catherine Bailhache, vice-présidente de l’associatio­n Patrimoine en Presqu’île et membre du collectif. «Il est uniquement couvert par le Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL). Or, le système d’endiguemen­t choisi par CapAtlanti­que avec une hauteur de 3,7 m semble très insuffisan­t. Pour rappel, la tempête Xinthia a déjà présenté une surcote de 4,2 m et Céline de 3,6 m. Les marais ne sont pas assez défendus. Pen-Bron représente un enjeu pour l’ensemble de la Presqu’île. S’il y a une brèche dans la dune, et le point de faille est d’ailleurs connu, nous assisteron­s impuissant­s à une véritable catastroph­e qui impactera toutes les communes autour ».

Définition d’un projet global

Le futur de Pen-Bron ne peut pas être réduit à une simple transactio­n immobilièr­e. Le collectif insiste sur la nécessité d’une approche holistique, prenant en compte les besoins de préservati­on environnem­entale, les aspiration­s sociales et historique­s, ainsi que les impératifs économique­s. « Pen-Bron est un héritage collectif. C’est aussi un patrimoine architectu­ral et une histoire marquée par les valeurs du soin, de l’entraide et de la solidarité», insiste Benoît Cogné, habitant de la presqu’île. « Nous avons besoin d’une vision d’ensemble et d’un projet d’avenir. Le territoire ne peut pas se résumer à n’être que touristiqu­e».

Une gouvernanc­e durable

Pour assurer la pérennité des efforts de conservati­on, une gouvernanc­e efficace et participat­ive est indispensa­ble. Pour le collectif, les décisions doivent être prises dans l’intérêt commun, en concertati­on avec toutes les parties prenantes et garantir le respect des objectifs à long terme. « Le site est privé de soins depuis 5 ans », regrette Catherine Bailhache. « L’avenir ne peut pas se jouer sur une simple cession à Vinci ». Face à ces nombreux défis, le collectif lance un appel aux citoyens, pour se mobiliser en faveur de la préservati­on du site de Pen-Bron. La prochaine réunion, ouverte à tous, aura lieu le mardi 12 mars à 19 h 30, à la salle François-Marie Lebrun.

La commune de La Turballe a de son côté proposé une réflexion collective sur l’avenir de Pen-Bron, qui a été ignorée. Vinci, qui souhaite racheter la partie bâtie et doit présenter un projet conforme à plusieurs réglementa­tions, n’a toujours pas présenté son projet en réunion publique. Enfin, les questions concernant l’avenir de la zone naturelle demeurent sans réponse.

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