Logements sociaux : une grosse pénalité et un espoir
1,406 million d’euros, c’est l’amende que va devoir régler cette année la Ville de La Baule pour ne pas construire suffisamment de logements sociaux.
« C’est disproportionné, inéquitable et idéologique, s’est étranglé son maire Franck Louvrier lors du dernier conseil municipal. Ce sont ainsi des sommes qui nous sont spoliés, je pèse mes mots, sur notre épargne brute et à terme sur notre capacité d’investissement. »
« Une application bête et méchante de la loi »
« Nous ne sommes, hélas, pas un cas isolé : cette application bête et méchante de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain, NDLR) est la parfaite illustration d’un vieux proverbe : “l’Enfer est pavé de bonnes intentions”… La loi, au lieu d’aider à un développement raisonné des villes, contribue au contraire à les rendre exsangues. Aussi, de plus en plus de maires se mobilisent pour une transformation rapide de la loi SRU, avec des assouplissements encore plus importants que ceux apportés par la loi 3DS (Différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification, NDLR) », a développé l’élu.
«La semaine passée, j’ai ainsi été cosignataire avec une centaine de maires d’une tribune enjoignant le gouvernement de nous laisser reprendre la main sur le logement social. Le législateur semble, enfin!, nous entendre, car le ministre de tutelle a annoncé un adoucissement net de la loi SRU avant l’été, dans le sens de la prise en compte des réalités des territoires. »
«En particulier, serait désormais pris en compte dans le calcul du nombre de logements sociaux les habitations appartenant à la catégorie dite du logement locatif intermédiaire. Cette disposition serait particulièrement intéressante pour notre commune. »
« Malgré tout, nous devrons faire quoi qu’il en soit avec des limites que l’on ne peut pas repousser : notre refus de» construire la ville sur la ville «et nos réserves foncières contraintes », a conclu Franck Louvrier.
L’élue socialiste Anne Boyé a reconnu les efforts faits en matière de logements sociaux par l’ancienne municipalité et la nouvelle et déploré, dans ce contexte, les pénalités : « Elles peuvent compromettre la construction de plus de logements, car sur notre territoire, il faut acquérir du foncier qui est très, très cher. Il faut absolument revoir la loi SRU pour l’adapter localement. »