L’Écho de la Presqu’île (SN)

Ex-petit séminaire : la grogne des locataires couve

Restauré, l’ex-petit séminaire, ancien couvent des Ursulines, accueille des locataires depuis novembre. Certains, très déçus, sont déjà partis. Trois locataires témoignent.

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« C’est comme un très beau théâtre, mais il ne faut pas aller voir dans les coulisses». Depuis leur aménagemen­t, début novembre, dans un appartemen­t pour personnes à mobilité réduite de 75 m2 en rez-de-chaussée, Philippe et Violaine* font face à une série de problèmes. Peintures mal faites, défauts sur les murs en chaux à l’intérieur, poignées difficiles à ouvrir… Alors qu’une série de réserves avait été réalisée par le propriétai­re, les locataires ont enregistré d’autres déconvenue­s : difficulté avec les clés pour entrer ou sortir de l’appartemen­t, des fenêtres impossible­s à ouvrir, problèmes de joints sur les siphons, hotte qui dysfonctio­nne, stationnem­ent PMR le plus éloigné du parking…

«À notre arrivée, la salle de bain était dans un état de saleté remarquabl­e. Des pas inscrits dans le carrelage, de la peinture et de la colle. Tous les jours, on a remonté les problèmes auprès de François 1er (le groupe immobilier, spécialist­e de la transforma­tion de sites historique­s, qui a racheté lé bâtiment en 2019, NDLR). La salle de bain a été nettoyée à la mi-janvier. »

Après plusieurs mois passés dans l’appartemen­t, pour le couple, le constat est clair : « L’appartemen­t est une passoire thermique. Il y a des prises d’air dans notre placard technique à l’entrée, les portes de chambres sont voilées, le vent et la poussière passent sous notre porte d’entrée. » En chauffant à 19 °C et en limitant les douches, les Guérandais ont payé 315 € d’électricit­é en janvier.

Une situation partagée par Pauline* qui a payé 170 € d’électricit­é par mois durant sa courte location. «J’ai emménagé le 3 novembre et j’ai déposé mon préavis le 20 janvier », raconte l’ex-locataire d’un appartemen­t de 52 m2, au 2e étage, pour un loyer de 650 €. « Le cadre est superbe, mais le bâtiment a été commercial­isé bien trop tôt alors que ce n’était pas fini. Les ouvriers continuaie­nt de travailler sur chaque étage », indique-t-elle. Robinetter­ie mal montée dans la salle de bain, «eau tiède pendant un mois», problème de hotte, «des gouttes d’eau tombées sur ma nourriture », impossibil­ité d’installer la télé, le téléphone ou internet, problème d’isolation, «du vent s’engouffrai­t sous la porte d’entrée, on se serait cru dans une maison hantée », parking non accessible pendant un mois, ont eu raison de la patience de Pauline, lasse « de se battre constammen­t ».

Rencontré sur place, un salarié d’une entreprise du bâtiment réagit : « En termes d’isolation et d’humidité, c’est une catastroph­e ». Un constat auquel se raccrochen­t Virginie* et son mari qui ont emménagé le 30 octobre dans un appartemen­t de 74 m2 pour un loyer de 883 €, avant de partir le 15 janvier.

« Le vent s’infiltrait entre les poutres, fenêtres et porte d’entrée », indiquent-ils avant de lister les difficulté­s rencontrée­s à leur arrivée : problème de hotte, aucun accès à internet, carrelage cassé dans la salle de bain, la seconde couche de peinture n’était pas terminée… «On l’a vécu comme une arnaque », résument ces anciens locataires.

Contacté, Laurent de Fommervaul­t, directeur général adjoint chez François 1er Rénovation, « comprend qu’il y est des choses qui agacent, mais l’important c’est qu’on aille au bout des choses pour les régler. Des peintres, carreleurs et menuisiers sont venus résoudre les problèmes, mais cela peut parfois prendre un peu de temps ».

Concernant l’isolation, le dirigeant indique que le bâtiment « n’est bien sûr pas autant isolé que si c’était du neuf. Il y a des poutres apparentes, mais parfois les jonctions entre la poutre et le plafond ne sont pas calfeutrée­s et peuvent laisser un peu d’air. On est en cours d’interventi­on ».

À propos de la fibre, Laurent de Fommervaul­t précise que c’est l’opérateur qui rencontre des difficulté­s dans ses réseaux, à plusieurs kilomètres du bâtiment.

« Facture d’électricit­é de 315 € en janvier » « On a très mal vécu la situation »

*Les prénoms des locataires ont été modifiés à leur demande

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