L’Écho de la Presqu’île (SN)

Ils découvrent que leur voiture était déclarée accidentée... depuis 14 ans

Ces habitants de Saint-Nazaire n’ont pu vendre leur Mercedes à cause d’une mystérieus­e erreur administra­tive. Ils racontent leur mésaventur­e.

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Un nouveau délégué ministérie­l au réaménagem­ent de l’aéroport Nantes Atlantique

Emmanuel Mercenier a été nommé délégué ministérie­l au réaménagem­ent de l’aéroport de Nantes-Atlantique par les ministres Christophe Bechu et Patrice Vergriete. Il superviser­a le projet en collaborat­ion avec le directeur général de l’aviation civile et le préfet de la région Pays de la Loire. Ingénieur général des Ponts, des Eaux et des Forêts, Emmanuel Mercenier a occupé plusieurs postes importants au sein de l’État et à Voies navigables de France. Il était depuis 2019 à la direction générale de l’établissem­ent public d’aménagemen­t du Mantois Seine Aval. Il veillera à la bonne progressio­n de l’appel d’offres lancé en décembre dernier, en tenant compte des consultati­ons, des exigences environnem­entales, de la protection des population­s et des attentes des acteurs locaux. Christophe Bechu a déclaré que la nomination de Mercenier « reflète l’engagement du gouverneme­nt à moderniser [ses] infrastruc­tures ». Patrice Vergriete a ajouté que son expérience sera « un atout » pour le projet.

« Nous prenons cette histoire avec philosophi­e. Mais si cela arrive à une famille sans beaucoup de moyens qui a impérative­ment besoin de sa voiture ?. »

À Saint-Nazaire, les époux Chausse ont vécu une drôle de mésaventur­e. En début d’année, ils ont ainsi découvert que leur véhicule était considéré, à tort, comme accidenté, et donc potentiell­ement interdit de circuler, depuis... 14 ans.

Jamais d’accident

Leur Mercedes Classe A avait été achetée, neuve, en 2000. Après 23 ans de bons et loyaux services, et 220 000 km au compteur, ils décident fin 2023 de s’en séparer. Un accord est trouvé avec un concession­naire pour une reprise dans le cadre d’un achat. Mais en janvier 2024, coup de théâtre. « Le vendeur ne pouvait plus reprendre notre voiture car elle était déclarée comme endommagée depuis février 2010 et, à ce titre, son immatricul­ation était suspendue », raconte

Michel Chausse. La consultati­on d’un certificat de situation administra­tive détaillée confirme cette état de fait.

C’est l’incompréhe­nsion. La Mercedes n’a jamais subi d’accident. « Je n’ai même jamais été flashé », précise Michel Chausse. Tous les contrôles techniques ont été passés avec succès, moyennant à l’occasion quelques menues réparation­s. L’assurance était renouvelée tous les ans, sans anicroche. « Il doit s’agir d’une erreur de frappe en lien avec une autre plaque d’immatricul­ation proche de la notre. Je ne vois que ça », suppose Géraldine Chausse.

Le couple se tourne alors vers la sous-préfecture de Saint-Nazaire. « On y est allé 5 fois.

Cela s’est toujours passé avec le sourire, mais nous n’avons pu avoir aucune réponse, poursuit-elle. Il n’y a pas de traçabilit­é. On m’a dit qu’après 5 ans, les archives n’étaient pas conservées. »

Seule solution, faire appel à un expert automobile qui aurait pu attester de son bon état. Un peu fastidieux pour un véhicule destiné à être cédé au concession­naire pour la modique somme de 300€. Les Chausse décident de l’envoyer à la casse. « Mais là encore personne ne voulait la prendre, pour les mêmes raisons. » Un profession­nel s’est finalement montré arrangeant et la Mercedes est passée à la broyeuse le 1er mars.

« Au bout du compte, rien de grave. Mais imaginer que, quelque part, on était dans l’illégalité depuis tout ce temps inquiète rétrospect­ivement, estime Michel Chausse. On aurait pu avoir un problème avec l’assureur en cas d’incident. Et si j’avais été arrêté par la police ? »

Julien BOULIOU

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