La délinquance en hausse tout comme les affaires élucidées
Le 14 mars, la cérémonie sur Férel à l’occasion de la visite annuelle du commandement, permit de dresser un panorama exhaustif des activités sur 2023.
Seize communes sont couvertes par les vingt-deux militaires des brigades de gendarmerie de Muzillac et Nivillac, au croisement de trois intercommunalités (Arc-sud-Bretagne, Cap Atlantique et Redon agglomération) qui recensaient 35 891 habitants en 2021. Hors saison, car les cités côtières voient leur fréquentation largement augmenter. Une hausse de 7 % de la population depuis 2015 qui génère une augmentation de la délinquance (+2,8 %).
Un gendarme pour 1500 habitants
En recevant l’Écho de la Presqu’île dans les locaux nivillacois, le lieutenant Philippe Pouvreau, qui a autorité sur les deux brigades (réunies depuis 2003), et le major Philippe Mounier, commandant sur Nivillac, surent illustrer le rôle des gendarmes : «Nous sommes devenus des interlocuteurs pour les gens ». Où la proximité avec les usagers et habitants est déterminante pour réguler des différends ; où les compétences des militaires déclenchent également des procédures judiciaires. 1419 interventions ont été comptabilisées l’an passé pour 1191 faits. Une distinction à considérer : « Toute intervention ne nécessite pas une procédure judiciaire alors qu’un fait est une infraction caractérisée avec une suite pénale », souligne le lieutenant.
Les atteintes aux biens et aux personnes sont particulièrement constatées. Les cambriolages (au nombre de 241) sont en baisse de 15,4 % même si les vols de véhicules poursuivent leur ascension. Au plan judiciaire, les procédures engagées à propos des vols au domicile de particuliers ou en entreprises « tracent » une logique dite de la N 165. Autrement dit la voie express est la voie sacrée des voleurs, permettant accès et sortie facilités. Géographiquement, toutes les communes sont touchées, mais pour des raisons différentes : à Pénestin, les résidences secondaires, à Marzan, le parc d’activités des entreprises.
Jusqu’à 93,5 % de taux d’élucidation
Si le taux d’élucidation est de 16 %, compte tenu de la difficulté à remonter à la source; il grimpe à 93,5 % à propos de l’atteinte volontaire à l’intégrité physique qui comprend les violences intrafamiliales. Second domaine très sensible par nature. 169 enquêtes ont été diligentées en 2023 contre 146 un an plus tôt. Les violences à caractère sexuel (+40 %), celles physiques à caractère non crapuleux (+9,5 %) défient les autorités territoriales qui rendent coup pour coup avec ces 93,5 % de résultats probants. Le troisième grand volet concerne la sécurité routière. 18 accidents corporels sur les routes morbihannaises de la circonscription ont nécessité la présence des gendarmes. Heureusement sans accident mortel, mais avec une fréquence des accidents dès le début d’après-midi jusqu’au soir, avec une pointe en fin de semaine. L’alcool, les stupéfiants nourrissent ces faits divers.
L’importance des maires
Officier et sous-officier s’accordent à dire que le rôle des maires est prépondérant dans la manière d’agir. À l’exemple des décisions prises d’installer des caméras de vidéoprotection à Saint-Dolay (en projet à Pénestin) qui ont porté leurs fruits en 2023, éradiquant le vol de carburants d’autocars, ou bien permettant l’arrestation de voleurs au domicile de personnes âgées (sur trois communes du territoire). Et si « tout n’est pas judiciaire », la présence des gendarmes revêt d’abord un aspect humain et de proximité, souvent seul rempart pour solutionner des problèmes entre personnes qui éviteront des suites judiciaires.
Par notre correspondant
local, Pascal Beaumont