L’Écho de la Presqu’île (SN)

Greenov protège les poissons du bruit des travaux des parcs éoliens en mer

La start-up nantaise Greenov teste depuis un mois le Subsea quieter. Un système qui permet d’atténuer le bruit généré par les travaux en mer.

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Les feux de détresse font partie du matériel de sécurité à emporter lors des navigation­s de loisir ou profession­nelle, car ils peuvent sauver la vie des équipages.

En navigation côtière, semihautur­ière et hauturière, il est obligatoir­e de disposer de trois feux à main rouges, aux normes Solas. Seuls les navires naviguant à moins de 2 milles d’un abri peuvent s’en passer.

Ces feux ont en général une durée de vie de 3 ou 4 ans. Lorsqu’ils sont périmés, leur stockage ou leur destructio­n sont dangereux et interdits (risque fréquent d’incendie). Pour des raisons de sécurité, leur dépôt est également strictemen­t interdit dans les déchèterie­s du territoire.

C’est pourquoi, pour la 7e année consécutiv­e, les services CapAtlanti­que La BauleGuéra­nde Agglo organisent une collecte exceptionn­elle pour que chacun puisse venir déposer gratuiteme­nt ses feux à mains, fumigènes et fusées parachutes dans les 5 ports du territoire : Piriac-sur-Mer, Le Croisic, Camoël,

La Turballe et La Baule-Le Pouliguen.

«Ces déchets potentiell­ement dangereux sont ensuite transporté­s vers un site de traitement agréé pour être détruits. Ainsi, depuis 2018, ce sont près de 17 500 unités, soit plus de 5 500 kilos de fusées qui n’ont pas pollué ni causé d’accident », indique Cap Atlantique.

Dates et lieux de collectes

Samedi 6 avril de 9 h à 12 h à Piriac-sur-Mer et de 14 h à 17 h à La Baule-Le Pouliguen.

Vendredi 12 avril de 14 h à 17 h à Arzal (côté Camoël).

Samedi 13 avril de 9 h à 12 h au Croisic et de 14 h à 17 h à La Turballe.

« Ce service gratuit est exclusivem­ent réservé aux particulie­rs », précise l’Agglo.

Depuis un mois, un drôle d’engin s’est installé dans la forme de radoub n°1 du port de Saint-Nazaire. Avec ses échafaudag­es gris métallique et cette gaine blanche qui se gonfle et se dégonfle, il a de quoi intriguer. Il s’agit du Subsea quieter ou le silencieux des mers, un atténuateu­r de bruit sous-marin testé par Greenov, une start-up nantaise de 15 salariés. Depuis cinq ans, les ingénieurs nantais travaillen­t sur une solution pour lutter contre la pollution sonore sousmarine.

Après une première phase de test sur terre à Saint-Viaud fin 2023, elle essaie un prototype à l’échelle 1/4 dans un des bassins du port.

« Il faut agir à la source »

Les travaux dans les ports ou au large pour l’installati­on d’un parc éolien font du bruit. «Le battage de pieux par un bateau hydrauliqu­e c’est 200 dB sous l’eau », remarque Damien Demoor. Dauphins, poissons, mais aussi coquillage­s sont impactés. Leur communicat­ion est coupée ou pire, les tympans explosés synonymes de mort. « On demande aux humains de porter un casque à partir de 85 dB. Les ani- maux ne peuvent pas porter de casques donc, à nous de trouver une solution pour réduire le bruit, remarque le fondateur de Greenov. Le bruit c’est une vibration et il va aller quatre fois plus vite que dans l’air ». Surtout, il va aller beaucoup plus loin. « Si je suis à Brest et que je mets de la musique dans l’eau, on va l’entendre à New York », explique Damien Demoor.

Avec son Subsea quieter, Greenov veut agir à la source en «confinant le bruit sous l’eau » sur les travaux dans les ports avec son rideau acous- tique, mais aussi sur les chan- tiers éoliens au large. C’est là qu’entre en jeu le silencieux des mers testé à Saint-Nazaire.

Une grande chaussette

Comment ça marche? Le subsea quieter c’est une grande chaussette qui se déploie autour du pieu. «On introduit de l’air dans une membrane gonflable pour former un rideau de bulle et changer la vitesse du son. » Le son se perd alors dans ce jacuzzi XXL. «On arrive à atténuer plus de 90 % du bruit. »

Prêt pour 2026

La phase de tests dans le port de Saint-Nazaire touche à sa fin. En fin de semaine, le prototype sera démonté après avoir effectué plus de 150 cycles de montées/descentes. « Les premiers résultats sont bons, meilleurs que ce que nous espérions. On aura les résultats définitifs dans un mois. »

Si tout se passe bien, le silencieux des mers sera prêt dès 2026 pour un test grandeur nature sur des chantiers de parcs éoliens offshore au large de la Pologne, des États-Unis ou Dunkerque.

Mélissa DUPIN

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