Le lourd projet de réhabilitation des piles maritimes

Depuis 50 ans, le pont de Saint-Nazaire est soumis à une forte pression liée à son exposition maritime. Salinité de l’eau et embruns marins, hygrométrie de l’air (mesure de la quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air humide), tempêtes et courants mènent la vie dure à l’édifice et nécessitent une surveillance constante.

Depuis 1996 et son intégration au patrimoine routier du Département, ce dernier consacre environ 2 M€ TTC, en moyenne, chaque année à l’entretien de l’ouvrage. Une somme qui n’inclut pas les 22 millions d’euros destinés au dernier chantier d’envergure mené entre 2010 et 2014 pour renforcer le viaduc béton d’accès sud.

Ces quinze dernières années, d’autres campagnes de travaux importants ont été initiées comme la réparation des piles nord (2009-2016) et celle des bétons du viaduc d’accès nord (2010-2013 puis 2018-2020).

Pas avant 2026 ou 2027

Dans les années à venir, la collectivité va s’atteler à un lourd programme de rénovation des piles maritimes, ces longues colonnes bétonnées qui soutiennent le tablier du pont, victimes de l’usure du temps et des éléments (il y en a 35). De récents diagnostics ont laissé entrevoir des décollements de peinture, une corrosion des armatures, des fissures et des décollements de béton.

Vu la complexité du chantier, qui nécessitera une intervention par voie maritime, le Département a validé le 14 septembre 2023 le recours à un assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) pour accompagner la collectivité durant toute la durée du programme, estimée à au moins 8 ans. «Cette année, on poursuit la définition de ce programme, sur les aspects techniques et règlementaires, en vue de passer un marché de conceptionréalisation en 2025, explique Guillaume Le Denmat, directeur infrastructures au Département de Loire-Atlantique. Le chantier devrait débuter à l’horizon 2026-2027». Le coût global de l’opération n’est pas finalisé, mais il se chiffrera à plusieurs dizaines de millions d’euros.