Monoprix toujours fermé, les salariés refusent d’aller travailler à Nantes
Les magasins de Saint-Nazaire et Guérande ont été rachetés par le groupe. Dans le flou, les employés protestent contre leur transfert à Nantes.
Une quinzaine de salariés du Monoprix de Saint-Nazaire ont manifesté devant les portes du magasin, dans la matinée du mardi 2 avril. Le commerce, de même que la supérette Monop’ de Guérande, a été récemment cédé par les deux franchisés au groupe, moins d’un an après leur ouverture.
« On a appris la vente lundi 25 mars. Mardi, nous avions une réunion avec la direction régionale pour signer nos nouveaux contrats. On nous a dit qu’on allait à Nantes, dès le lendemain. Un coup de massue », témoigne Laurent, l’un des salariés.
« Un coup de massue »
Cet avenant court jusqu’à fin avril, mais est « renouvelable » selon les employés qui regrettent la méthode abrupte, un « délai de réflexion » a été refusé, et le manque de communication de la part de la direction.
Dans un communiqué adressé mercredi 27 mars, le désormais ex-gérant, Pierre-Marie Müller assurait que les magasins de Saint-Nazaire et Guérande « rouvriront très prochainement. Il appartient désormais au groupe Monoprix d’en préciser la date en fonction de ses contraintes et délais internes. » Seulement, l’enseigne, filiale du groupe Casino, était restée jusqu’à présent silencieuse.
Les employés nazairiens témoignent de la bonne activité du magasin, dans le sillage de Pierre-Marie Müller qui assure que « depuis son ouverture en juillet 2023, il a joué son rôle de locomotive, augmentant la fréquentation moyenne du centre commercial Ruban Bleu de plus de 50%. » Avec l’aide de la section locale de la CGT, ils ont saisi l’inspection du travail. « Les nouveaux contrats portent sur un lieu de travail à Saint-Nazaire, sans clause de mobilité », fait valoir Patrick Vince, de la CGT.
Refusant de travailler dans la Cité des ducs, les salariés se sont mis en congés la semaine dernière. « Ils s’arrêtent aujourd’hui. Même si Monoprix nous proposait de nous indemniser le transport, il nous est pour la plupart pas possible de travailler à Nantes, pour des raisons familiales notamment », poursuivait Laurent ce mardi.
Contactée, la direction de Monoprix confirme le rachat des magasins, dont la réouverture est prévue « d’ici 2 à 3 semaines », le temps de « réceptionner l’ensemble des autorisations administratives nécessaires ».
Quant aux salariés, ils sont, selon le groupe, « détachés temporairement sur le magasin Monoprix de Nantes Calvaire, suivant les conditions légales, afin d’y suivre des formations [...] Leur contrat de travail reste inchangé et les conditions ont été mises en oeuvre pour accompagner leur détachement temporaire : leur temps de trajet décompté sur le temps de travail et les indemnités kilométriques leur seront versées ».
Julien BOULIOU