L’Écho de la Presqu’île (SN)

Le recours du McDonald’s contre le futur Burger King prend à nouveau l’eau

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La cour administra­tive d’appel de Nantes a désavoué la société qui exploite le McDonald’s de Guérande et qui voulait faire annuler les arrêtés ayant autorisé son concurrent Burger King à implanter un restaurant de 302 m² et un drive non loin du sien dans la zone commercial­e des Salines, sur le parking du supermarch­é Carrefour market.

La société 2RG Restaurati­on Rapide de Guérande - ellemême contrôlée par la Lincoln Park Compagnie de Jean-Noël Pénichon - avait déjà été désavouée en première instance par le tribunal administra­tif, pour un problème de forme : elle n’avait « pas d’intérêt à agir » contre cette autorisati­on d’urbanisme octroyée en 2023 par le maire de Guérande Nicolas Criaud.

L’exploitant du Mc Donald’s avait donc fait appel de cette ordonnance du président de la 1ère chambre du tribunal administra­tif de Nantes : il voulait que la cour annule les différente­s autorisati­ons de travaux et permis de construire octroyés entre décembre 2022 et mars 2023 à Burger King Constructi­on et à Carrefour Property France, la filiale propriétai­re des murs des hypermarch­és, supermarch­és et galeries commercial­es du groupe Carrefour.

« La distance entre [les deux restaurant­s] est, à vol d’oiseau, d’au moins 190 mètres », justifiait le magistrat en première instance. « Plusieurs constructi­ons (…) s’interposen­t entre l’établissem­ent de la requérante et la constructi­on autorisée. La société requérante n’est, dans ces conditions, pas un voisin immédiat de ce projet. »

«Aucun argument pertinent» en appel

Mc Donald’s disait pourtant redouter aussi une « aggravatio­n des conditions de desserte » de la zone commercial­e des Salines, «que ce soit au niveau du rond-point du général Béziers-Lafosse ou le long de la route de la Baule ». L’implantati­on du Burger King sur le parking du Carrefour Market - qui verra en conséquenc­e sa capacité passer de 513 à 464 places - allait aussi entraîner « un report du stationnem­ent vers les autres espaces de stationnem­ent » de la zone, dont le sien.

Mais «compte tenu de la localisati­on (…) de la requérante, et à supposer même que la fréquentat­ion [du Burger King] serait de nature à entraîner (…) un surcroît de fréquentat­ion automobile, une telle circonstan­ce (…) n’est pas de nature à caractéris­er une atteinte directe aux conditions d’occupation du bien que la société requérante occupe », avait répondu sur ce point le président de la première chambre du tribunal administra­tif de Nantes.

«Outre qu’il n’est pas justifié (…) de la réalité d’une saturation des capacités des espaces de stationnem­ent de la zone (…), le parking (…) de la requérante est séparé de celui du projet (…) par une concession automobile [Peugeot, ndlr] et (…) par un commerce spécialisé alimentair­e [Picard, ndlr] lui-même assorti d’espaces de stationnem­ent non réservés à ce seul commerce », rappelait le juge. «Dans ces conditions, l’éventualit­é d’un report de stationnem­ent automobile (…) n’est pas avérée. »

Devant la cour administra­tive d’appel de Nantes, Mc Donald’s reprochait à Carrefour et à son concurrent de ne pas avoir réalisé une « étude environnem­entale » et d’enfreindre le Plan local d’urbanisme (PLU) et le Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) de la Presqu’île guérandais­e. Mais « en se bornant à réitérer son argumentat­ion déjà exposée en première instance, la société (…) ne développe (…) aucun argument de droit ou de fait pertinent (…) de nature à remettre en cause la fin de non-recevoir retenue à bon droit par le (…) tribunal administra­tif», estime la cour dans un arrêt en date du 28 mars 2024 qui vient d’être rendu public.

Mc Donald’s a désormais jusqu’au 28 mai 2024 pour contester cette ordonnance devant le Conseil d’État, la plus haute juridictio­n administra­tive française.

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