L’Écho de la Presqu’île (SN)

Passage à niveau : «On était à deux doigts d’un drame»

Dimanche 17 mars, les barrières du passage à niveau de Pontchâtea­u sont restées baissées très longtemps, causant des incivilité­s… Un médecin témoigne.

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Ce n’est pas la première fois que des incidents se produisent sur ce passage à niveau, à l’entrée de Pontchâtea­u sur la D773. Et comme à chaque fois, les barrières de protection restent fermées, créant parfois de longs bouchons (notre édition du 18 novembre 2023).

Dernier exemple en date, celui du dimanche 17 mars.

Manque d’informatio­n

Ce jour-là, parmi les automobili­stes bloqués, Serge, un médecin du CHU de Rennes. Revenant de La Baule, il repartait vers la « capitale » bretonne lorsque les barrières se sont baissées.

«Il était aux environs de 17 h. Nous avons attendu 1/4 d’heure, 20 minutes et au bout d’1/2 heure, il ne se passait toujours rien. On a su qu’un train était bloqué en gare, mais on ne connaissai­t pas la raison », explique Serge.

Bloqués 3/4 d’heure

Un bouton d’appel est alors actionné au bout de 3/4 d’heure d’attente, mais « personne n’a répondu ». Idem avec le téléphone de secours et la borne SOS lui semble obsolète : « Une personne devant moi a appelé la gare de Pontchâtea­u et n’a eu personne. »

Le médecin a fini par appeler les pompiers en désespoir de cause pour en savoir plus, se doutant qu’un accident avait peut-être eu lieu à la gare, mais il n’a pas eu plus d’informatio­n.

Un camion de pompiers est finalement arrivé par hasard, au moment où des automobili­stes et scootérist­es traversaie­nt les voies en dépit du danger.

Des passages en force

« C’est la première fois que je vois ça ! Des personnes, lassées d’attendre, ont contourné les demi-barrières pour traverser. C’est extrêmemen­t dangereux. Un train est arrivé et il est passé entre deux véhicules. Ça a calmé tout le monde après ça. Les pompiers ont bloqué les voies ensuite », ajoute Serge qui a demandé son chemin pour faire demi-tour et passer par une autre route.

D’où ses interrogat­ions : « Pourquoi ne pas mettre des barrières entières? Quelles consignes adopter quand il y a un arrêt prolongé en gare? Comment obtenir des informatio­ns ? Quelle route emprunter pour continuer son chemin ? ».

Autant de questions posées à SNCF réseau.

Sur les faits, les barrières du passage à niveau ont bien été baissées en raison d’une interventi­on des pompiers auprès d’un voyageur dans le train en gare de Pontchâtea­u. La procédure de fermeture est donc normale à ce stade.

Un téléphone sans tonalité

Quant aux moyens d’appel,

SNCF réseau nuance et rectifie : «Le téléphone a une maintenanc­e régulière et à cette date, aucun dysfonctio­nnement n’a été noté. Il faut savoir que ce n’est pas un téléphone classique. Il n’y a pas de tonalité et il faut être patient. »

D’autre part, un plan de contournem­ent est bien affiché près de la borne SOS, afin de faire un détour en toute sécurité.

«En revanche, il est vrai que le contournem­ent forcé des barrières arrive souvent », déplore-t-on à SNCF Réseau.

Pas de barrières entières prévues

Installer des barrières couvrant les deux voies de chaque côté du passage à niveau n’est pourtant pas à l’ordre du jour : «Elles sont placées en fonction de la classifica­tion des voies et du trafic des trains et routier. »

Par ailleurs, des actions de sensibilis­ation du grand public sur les dangers des passages à niveau, avec les forces de l’ordre et la sécurité routière, sont organisées 1 à 2 fois par an dans la région des Pays de la Loire, « l’an dernier, c’était à Pornichet ». Une halte à Pontchâtea­u pourrait rassurer des usagers réguliers comme Serge.

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