L’Écho de la Presqu’île (SN)

Enterrée 78 ans, la porte du Campbeltow­n s’expose au musée

Découverte en 2020 fortuiteme­nt, la porte du destroyer de la Royal navy qui a détruit la forme Joubert en 1942, est exposée au musée du Grand blockhaus.

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Le musée du Grand blockhaus de Batz-sur-Mer a fait les choses en grand à l’occasion de l’arrivée d’une nouvelle pièce dans sa collection. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’un objet historique de cette qualité franchit ses portes…

L’Opération Chariot en 1942

L’objet en question appartient à la grande histoire : celle de la Seconde Guerre mondiale. On est alors le 28 mars 1942 et l’Opération Chariot est lancée. Sous ce nom, un raid des commandos britanniqu­es visant à détruire les installati­ons portuaires de Saint-Nazaire occupées par l’armée allemande.

Pour ce faire, un destroyer de la Royal navy, le HMS Campbeltow­n (ancienneme­nt USS Buchanan de l’US Navy) est maquillé pour ressembler à un torpilleur allemand et trompé l’ennemi. À son bord des explosifs suffisamme­nt puissants qui vont détruire la porte de la forme Joubert.

Une porte découverte en 2020

Cet épisode fera de nombreuses pertes humaines tant du côté militaire que civil et la forme Joubert restera inutilisab­le jusqu’en 1947. Le navire quant à lui « éparpillé façon puzzle » laissera quelques vestiges dont cette fameuse porte qui n’a été découverte que sur le tard, en 2020. À cette époque, le port est en chantier : des travaux sont en cours pour installer le hub logistique pour accueillir les éoliennes en mer. Sur place, Romuald Ollie, chef de projet et entretien des ouvrages portuaire pour le Port Nantes–Saint-Nazaire et Nicolas Parois, mécanicien.

« Un pelleteur creusait une fosse et il nous a demandé ce qu’il devait faire de la ferraille retrouvée. Il l’a mise de côté et on a identifié cette pièce. Son enfouissem­ent dans les remblais a sauvé cette porte, relativeme­nt bien conservée. Des inscriptio­ns d’origine américaine­s étaient inscrites et le lien a été fait avec le chantier naval du bateau USS Buchanan », explique Romuald Ollie.

L’aide précieuse des UNC

Des contacts sont alors pris avec Jérôme Poirier, des Ateliers de Méan, mais aussi membre de l’UNC, Union nationale des anciens combattant­s de Crossac. Puis avec l’UNC de Batz-sur-Mer qui compte un retraité de l’armée britanniqu­e, Matt Minshall dont les recherches ont porté leurs fruits.

Quatre ans après la découverte, et 82 ans jour pour jour après l’opération Chariot, la porte du Campbeltow­n entrait au Musée du Grand Blockhaus, qui s’était porté candidat pour l’accueillir. Un espace dédié à l’Opération Chariot met en évidence quelques objets rares, dont un casque militaire.

Un canon sur le toit de la base sous-marine

«Un premier vestige avait été découvert, en 1978, par Georges Roussille lors d’un dragage. L’homme avait servi dans le commando anglais contre les Japonais. Le canon du Campbeltow­n est aujourd’hui visible sur le toit de l’écluse, près de la base sousmarine, après avoir été longtemps installé sur le front de mer de Saint-Nazaire », précise Luc Braeuer, fondateur avec son frère Marc du Musée du Grand Blockhaus.

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