L’Écho de la Presqu’île (SN)

Le silex, témoin de civilisati­on

La médiathèqu­e accueillai­t le 30 mars dernier Audrey Blanchard, archéologu­e, responsabl­e du programme de recherche sur les occupation­s néolithiqu­es de bassin aval de la Vilaine.

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Depuis son lancement en 2022, l’équipe composée de six profession­nels à laquelle se greffe des étudiants en licence, se concentre sur cette période qui s’étale de 5000 à 3000 ans avant l’ère chrétienne, durant laquelle les premières sociétés de paysans ont évolué. Les pas des scientifiq­ues les mèneront de Arzal à Rieux ; au total quatorze communes seront couvertes. Pour cela, l’espace culturel dolaysien a permis de présenter le projet et en tout premier lieu aux prospecteu­rs. Autrement dit, toute personne qui, par hasard ou passion, découvre sur son terrain ou dans ses parcours pédestres, les témoins du passé que sont le silex ou la hache polie. Cette dernière est le produit issu du polissage de la pierre qui solidifier­a l’outil. Ainsi le terme néolithiqu­e désigne justement cette ère de la nouvelle pierre.

Objectif : localiser les sites

Pour Audrey Blanchard, cette rencontre est aussi un pas vers la récolte de données qui viendra compléter les travaux de terrain. Contactée de retour d’une journée d’exploitati­on, l’archéologu­e confiera, avec modestie, « qu’un silex trouvé ne présume pas d’une implantati­on humaine pérenne ». Le paysan de l’époque pouvait bien être un simple nomade de passage. Et ce projet est le premier dans le territoire ciblé car, « le mouvement de la rivière » n’a certaineme­nt pas rendu « évidentes » les premières recherches préhistori­ques sur cette période.

L’objectif de l’équipe du

Laboratoir­e LARA-Nantes Université est aussi de présenter son métier : « On ne fouille pas, on détecte les sites. Une première fois dans les champs puis nous rencontron­s les gens. Nous effectuons des relevés et étudions les éléments trouvés». Il s’agit aussi d’expertiser le mobilier lithique (photos, dessins, enregistre­ment) que les prospecteu­rs confieront au laboratoir­e (rendu ensuite). pour noter la provenance et le type de pièce collectée.

Arzal, Muzillac, des traces d’habitat

Depuis deux ans, déjà de belles surprises? Audrey Blanchard précise : « Nous avons mis en évidence cinq sites d’habitat. » Une vingtaine de silex lors des prospectio­ns est un élément probant qui surgit de champs labourés. «Nous avons commencé par l’estuaire et nous allons remonter la Vilaine». Après Saint-Dolay, Rieux est la prochaine étape et il n’est pas impossible de penser que l’automne prochain venu, la reprise de contact avec le grand public ouvrira de nouvelles rencontres sur les communes bordant les rives de la Vilaine.

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