L’Écho de la Presqu’île (SN)

Cyberattaq­ue, manifestat­ions : ambiance particuliè­re au conseil municipal!

Avec la cyberattaq­ue qui a frappé la mairie de Saint-Nazaire et les manifestat­ions devant l’hôtel de ville, le conseil municipal de ce vendredi 12 avril a détonné.

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Aucun nageur n’a pu plonger dans les bassins des centres aquatiques de la Carene, vendredi 12 avril. La raison? Une grève à l’appel des syndicats CGT et Force Ouvrière des maîtres nageurs sauveteurs et des personnels d’accueil et d’entretien des centres aquatiques de l’agglo de Saint-Nazaire. « Pour l’instant, le préavis de grève n’était que d’un jour, on voulait mettre un coup de pression et montrer que nous sommes mobilisés », explique Fabien Leblanc, élu FO des territoria­ux de la région de SaintNazai­re, qui s’est réuni avec les personnels devant l’Aquaparc. Une décision prise au lendemain de la rencontre avec la direction mardi 9 avril. Cette dernière n’a pas permis de répondre à toutes leurs interrogat­ions et inquiétude­s. « Nous nageons dans des eaux troubles, dans l’attente depuis le rapprochem­ent des services de la Ville de Saint-Nazaire et de la Carene, d’un éclairciss­ement de nos conditions de travail et la reconnaiss­ance de nos métiers», explique Franck

Vesque de la CGT. Les personnels craignent le « nivellemen­t par le bas ». Agents d’entretien, maîtres nageurs sauveteurs, technicien­s, agents d’accueil… Tous les services constatent « un malaise ».

Pression

Selon les syndicats, les démissions et les arrêts se multiplien­t ces dernières années, notamment dans les «postes d’encadrants qui préfèrent redevenir de simple agent ». Il y a de quoi se « poser des questions », remarque Fabien Leblanc. « On ressent une pression.» L’élu FO pointe par exemple « la récurrence des astreintes le week-end ».

Seul point positif, des recrutemen­ts sont en cours pour étoffer l’équipe de près de 80 agents. « La collectivi­té a stabilisé les emplois. » Une nouvelle réunion est prévue avec la direction. Mais aucune date n’a été fixée. «On se bat pour garder nos acquis, car nous sentons que nous glissons dans la mauvaise direction. »

Mélissa DUPIN

Décidément, le conseil municipal de Saint-Nazaire a ce vendredi 12 avril une saveur bien particuliè­re. Les élus ont repris des habitudes de vote «à l’ancienne », sur fond de sirènes et protestati­ons de manifestan­ts à l’extérieur de l’hôtel de ville.

Fonctionne­r «en mode dégradé »

Avec la cyberattaq­ue qui a frappé la mairie et l’agglomérat­ion de Saint-Nazaire mercredi 10 avril, la tenue du conseil municipal n’a évidemment pas pu se passer comme prévu. David Samzun a indiqué dès le début de la réunion que « toutes les conséquenc­es n’étaient pas encore connues. Je demande à la population d’être compréhens­ive avec les services qui font de leur mieux. Nous voyons comment fonctionne­r en mode dégradé ».

Pas question pour les élus d’utiliser seuls leur micro et leurs boutons de vote comme d’habitude. Il a fallu lever la main pour prendre la parole et voter à main levée. Le conseil n’est pas retransmis en direct sur le site et sur Youtube.

Le drapeau palestinie­n devant la mairie

La réunion ne manque pas pour autant d’animation, même si elles se passent d’abord à l’extérieur. Deux manifestat­ions se tenaient en effet devant l’hôtel de ville.

Pour la première, un grand drapeau palestinie­n a été placé devant les portes de la mairie, pour dénoncer le génocide de Gaza. Une manière de répondre au maire David Samzun, qui avait expliqué dans un communiqué de presse pourquoi il ne souhaitait pas que, contrairem­ent à la demande d’associatio­ns, ce drapeau soit installé place François Blancho. « Nous espérons qu’un jour les hôtels de ville de la République française pourront sereinemen­t accueillir les drapeaux des deux États [Israël et Palestine]. Force est de constater que ce n’est pas le cas aujourd’hui », avait expliqué le maire.

Les agents de la ville en grève

À côté a été installé un barnum. Une intersyndi­cale CGT/ FO/CFDT/UNSA a appelé les agents des collectivi­tés de la mairie de Saint-Nazaire, de la Carene et du CCAS à se rassembler devant l’hôtel de ville afin qu’ils « fassent remonter leur inquiétude sur l’avenir du Cos de la région nazairienn­e ». Ils ont été rejoints par le personnel des piscines qui est en grève ce vendredi 12 avril (lire par ailleurs). « Les représenta­nts syndicaux du Cos estiment qu’il manque 140000 € par an à la propositio­n des financeurs (65 000 €/an). Le rapport de force est donc engagé et l’intersyndi­cale espère qu’une négociatio­n pourra s’ouvrir et aboutir à un résultat acceptable ».

La séance suspendue

Pas un mot sur cette question n’a été prononcé par les élus sur cette question. Pour provoquer le débat, les manifestan­ts sont entrés en nombre dans la salle du conseil municipal, côté public. D’abord silencieus­ement, puis avec cris et sifflets lorsque la conseillèr­e municipale d’opposition Gaëlle Bénizé-Thual demande une suspension de séance. Le maire la refuse d’abord, «tant que le conseil peut se dérouler normalemen­t ».

Finalement, les lectures de délibérati­ons devenant inaudibles, David Samzun suspend la séance une bonne vingtaine de minutes. Le temps que les représenta­nts syndicaux discutent avec les élus concernés.

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