Accidents du travail : déjà 6 morts cette année, des contrôles lancés
La DREETS des Pays de la Loire a dressé son bilan 2023. Et plus de 80 accidents du travail ont été considérés comme graves. En 2024, une campagne sera dédiée à cette problématique.
Le bilan n’est pas glorieux. La Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités des Pays de la Loire (DREETS) recense 50000 accidents du travail indemnisés par an dans la région. En 2023, 88 étaient considérés comme accidents du travail graves. 22 ont été mortels.
Depuis janvier 2024, ce chiffre s’élève déjà à 24 accidents du travail dont six mortels.
Pour remédier à cela, la DREETS a annoncé le lancement d’une campagne, qui sera déployée en juin 2024, sur le volet de la santé et de la sécurité au travail.
« L’objectif est de voir, dans quelles mesures les entreprises concernées par les accidents du travail ont été impactées, si un projet de réintégration des salariés touchés est en place, si le document unique d’évaluation des risques a été modifié… », liste Philippe Caillon, chef du pôle Travail à la DREETS.
Plus de 12 000 contrôles en un an
Les entreprises de moins de 250 salariés des secteurs les plus accidentogènes, à savoir le BTP, le transport routier, les chantiers forestiers ou aménagements paysagers et l’hébergement social et médical, seront concernés par cette campagne.
Au cours de l’année 2023, l’Inspection du travail a réalisé 12 200 contrôles dans la région. « Rares sont les fois où on ne trouve rien», révèle Philippe Caillon.
Ces interventions regroupent tous les domaines d’actions et tous les secteurs d’activité. La DREETS note tout de même une dominante dans les secteurs de l’industrie, de la construction et de la réparation automobile, qui concentrent 58 % des interventions. Rien de surprenant, « ces secteurs sont employeurs de beaucoup de salariés ».
86 % de ces interventions font l’objet de suites. « Les trois quarts d’entre elles sont des lettres d’observations », poursuit Jérôme Giudicelli, directeur régional de la DREETS. Ces remarques écrites doivent permettre à l’employeur de régulariser les situations des salariés lésés et de se mettre en conformité avec la réglementation.
Les mesures coercitives « restent stables » selon la DREETS, elles se déclinent sous la forme de : 204 arrêts de travaux ; 270 mises en demeure ; 143 procès-verbaux; 235 rapports fondant une décision de sanction administrative ou d’amende ; 22 signalements au parquet.
Des points de vigilance en 2024
Outre la campagne relative aux accidents du travail, la DREETS prévoit de contrôler le secteur de l’apprentissage d’octobre 2024 à janvier 2025, « avec une attention particulière apportée aux mineurs », souligne Philippe Caillon.
Durant l’année, un plan d’action spécifique de lutte contre les fraudes sera mené. Des opérations seront également conduites lors des grands événements sportifs tels que les Jeux olympiques et paralympiques, les 24 Heures du Mans ou encore le Vendée Globe.
« Une attention particulière sera portée sur le chantier de la construction du nouveau
CHU à Nantes », complète la DREETS. « Le nombre de salariés présents va augmenter, il y aura beaucoup de co-activité sur le chantier », détaille Jérôme Giudicelli.
L’égalité professionnelle femmes/hommes et les élections professionnelles des salariés des TPE et particuliers employeurs sont également au programme de la DREETS.