Le compagnon éconduit menace celle qui a partagé sa vie pendant neuf ans
Le 30 avril, un homme de 52 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire. Ses 17 fusils ont été confisqués.
Célibataire, le prévenu, aujourd’hui âgé de 52 ans, était heureux de rencontrer une compagne il y a une dizaine d’années. Ils ont vécu ensemble pendant neuf ans et se sont séparés en mars 2022.
S’il se trouvait à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire le mardi 30 avril, c’est parce que depuis, il a été poursuivi pour harcèlement et pour menaces de mort. Lors de l’audience, le quinquagénaire à l’imposante stature, reconnaît qu’il n’a pas accepté la séparation, mais il précise que son ex-compagne revenait systématiquement. « Le 4 septembre 2022, elle a voulu reprendre la vie commune, un mois plus tard, elle repartait, elle veut et elle veut pas... On s’est remis trois fois en couple, mais je n’en veux plus, c’est fini. » Il reconnait toutefois l’avoir insultée avec un numéro masqué, lui avoir envoyé de nombreux courriels de rancoeur, être passé devant chez elle en klaxonnant… « Pour lui dire quoi ? », demande le président. « Rien de bien intelligent », lui répond le prévenu qui se reconnaît « chaud avec l’alcool ». Il était également soupçonné de la détérioration du rétroviseur d’un ami de longue date de son ex-compagne, dont il était apparemment jaloux.
17 fusils confisqués
Les derniers faits datent du 5 novembre. Le prévenu a été placé sous contrôle judiciaire le 8 novembre 2023. Cependant, dira-t-il : « J’avais interdiction de tout contact avec elle, le soir même, elle venait dormir à la maison. » Me Fabien Bourdon s’est appliqué à défendre son client : « Cet homme était seul, quand il a rencontré cette femme, il a été amoureux fou ; il s’est beaucoup investi pour elle, s’est occupé de ses deux enfants. » L’avocat précise que c’est elle qui a fait le choix de le quitter et que, si cela a été dommageable pour elle, il l’a été aussi pour lui : « Cet épisode de montagnes russes a fait qu’il s’est réfugié plus que de raison dans l’alcool. »
Le procureur a regretté que le prévenu ait beaucoup reporté la culpabilité sur son ex, et ajouté des soins et une interdiction de contact, aux huit mois de sursis probatoire de peine principale requis. Pour Me Bourdon, si des mains pouvaient être tendues, en l’occurrence des soins, à son client, ce serait bienvenu : « Il est prêt à assumer et montrer patte blanche. »
Lors de la perquisition de son domicile, les enquêteurs ont confisqué 17 fusils, dont certains provenaient d’héritage. Il doit leur dire adieu. Quant à son permis de chasse, il lui a été retiré. Le tribunal a prononcé six mois de prison avec sursis probatoire. Le quinquagénaire devra suivre des soins. Il a interdiction de détenir une arme et de contacter son ex-compagne. En l’absence de certificat médical, il a été relaxé pour le harcèlement.