Excréments, cadavres d’animaux balancés chez sa voisine... la sexagénaire devra déménager
La condamnation prononcée en octobre 2022 n’a pas empêché cette femme de 69 ans de recommencer à pourrir la vie de sa voisine. Depuis son nouveau procès, le 26 avril, elle a interdiction de paraître dans la rue et devra déménager.
Alors que la sexagénaire est devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, sa voisine de la route de Pontchâteau à SaintRoch est sur le banc des victimes. Si ce n’était pas aussi dramatique et « épuisant » pour cette dernière, on pourrait sourire, car non seulement la sexagénaire nie les faits, mais sa défense est surprenante.
Jets de terre, tonte de pelouse, cailloux, morceaux de verre... corbeaux, hérissons ou autres ragondins morts... ne seraient que le retour à l’envoyeur, « puisqu’elle est victime de sa voisine ». Quant aux excréments qui ne sont pas humains, mais animaux, ils font ironiser la présidente qui a gardé en mémoire le procès de 2022 : « Ah oui, les oiseaux utilisent du papier toilette »... Ou encore : « Ah oui, c’est un corbeau qui dépose les pommes de pin dans la piscine, quand ce n’est pas le vent ». Ajoutons que les bouteilles d’urine contiendraient en fait « de l’eau de javel ».
Une voisine épuisée qui veut la paix
Les mégots de cigarettes ne peuvent lui être imputés puisqu’elle « ne fume pas ». Sauf que... la mise en cause a déjà eu des déboires avec d’autres personnes qui l’ont vu « en train d’en ramasser ». Ce petit bout de femme qui aura 70 ans dans quelques mois est particulièrement volubile : « C’est toujours moi qui trinque, je ne balancerai plus rien, j’espère qu’elle fera pareil ».
La voisine vit seule depuis le décès de son mari et n’en peut plus : « Huit jours après sa condamnation, cette femme recommençait. Je suis épuisée. Je dois sans cesse nettoyer... quand je reviens du travail, je me demande ce que je vais trouver, je pourrais passer mon temps à porter plainte. C’est infernal ». Cette Pontchâtelaine est venue avec une clé USB, où les juges et la mise en cause ont pu visionner la dernière scène de lancer de tonte de pelouse en direct. Alors que la sexagénaire déclare que « ça, c’était avant », la date la trahit puisqu’elle est de la veille à 7 h 30. Des plaintes, la procureure en relèvera d’ailleurs onze depuis juillet 2022, sachant que la voisine ne demande qu’une chose : « la paix ».
L’expertise psychiatrique a démontré « des symptômes de délire paranoïaque », et une légère altération du discernement de la sexagénaire : « elle est responsable de ses actes et il y a un risque de réitération ». Prévenue difficile à défendre pour Me Julie Conta qui ouvre sa plaidoirie en évoquant « une grande ambivalence ». Elle s’explique : « On est triste pour la victime qui se demande chaque jour ce qui va lui arriver, mais triste aussi pour cette dame extrêmement isolée et qui rencontre des difficultés de santé ». L’avocate se montre sceptique quant à l’examen psychiatrique : « il y a des faiblesses cognitives, elle ne se souvient pas des dates importantes de sa vie, elle a un sentiment de persécution, ne mesure ni la gravité des faits ni les conséquences sur la victime avec qui il n’y a jamais eu de conflit ». Elle rejette la réquisition de la procureure qui veut lui interdire l’accès de sa maison, évoque une mesure de curatelle, de placement en établissement... La sentence tombe : douze mois d’emprisonnement avec sursis probatoire de deux ans, avec interdiction de paraître route de Pontchâteau, et de tout contact avec la victime. La présidente tance : « Vous allez devoir déménager ».