L’Écho de la Presqu’île (SN)

Sa consommati­on de drogue le rend parano et violent

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Le couple s’est marié en 2019 et a donné naissance à une petite fille il y a un an. S’ils sont tous les deux devant le tribunal correction­nel de Saint-Nazaire le 30 avril, c’est parce que le 7 novembre dernier, monsieur a violenté madame, trois policiers et une adjointe de sécurité appelés au secours.

Un policier mordu

La jeune femme a été claire : « Depuis qu’il est accro à la cocaïne et au cannabis, il était devenu parano, surveillan­t tout ». Ils se sont séparés deux mois plus tôt, mais la maman, sans famille, tenait à accorder un droit de visite au papa : « Je voulais qu’il voie sa fille ». Elle l’a donc accueilli le 6 novembre à son domicile. Elle a été insultée. Il a pris son téléphone et ses clés, et le lendemain matin, alors qu’elle voulait sortir et qu’il l’en empêchait, elle a appelé la police. Il a fallu plus d’une demiheure d’échanges verbaux pour qu’il ouvre enfin la porte. Sa maîtrise a été difficile : « Je ne voulais pas être menotté », at-il reconnu lors du procès. L’un des policiers a été mordu, blessé à la jambe et son arrêt de travail a été de dix jours, ses trois collègues ont également été malmenés. Me Sylvie David a relevé une de leurs déclaratio­ns : « Il faisait de grands gestes… On a fini presque tous allongés sur le canapé ».

De son côté, Me Déborah Florance, avocate de la jeune maman, a précisé : « Au début, tout allait bien, ma cliente a même vécu un an en Algérie. Les conflits ont commencé il y a deux ans, suite à sa consommati­on de drogue ».

Elle n’a pas oublié de mentionner que la jeune femme, qui les appelait derrière la porte, a été retrouvée avec un bleu au visage. De l’autre côté, le prévenu de 28 ans, se présente calme et repentant : « Je ne me souviens pas de tout, mais je n’ai pas eu un bon comporteme­nt, je ne voulais pas être menotté… »

Marqué par sa garde à vue

Ce qui satisfait la jeune femme, qui a besoin de réflexion avant une éventuelle reprise de la vie commune, c’est d’entendre son mari dire « qu’il a arrêté sa consommati­on de produits toxiques ».

Le prévenu, qui n’avait pas de mention à son casier judiciaire, « a été fortement marqué par sa garde à vue », dira d’emblée Me Julie Poussier. Du fait que la morsure n’apparaît pas sur le certificat médical du policier, elle plaidera la relaxe pour les violences et insistera sur « la prise de conscience de ses actes du mis en cause». Elle a obtenu gain de cause pour les violences sur le policier.

Le procureur avait requis douze mois de prison avec sursis probatoire. Le tribunal en a prononcé dix, suivant le magistrat en ce qui concerne une obligation de stage sur les violences intrafamil­iales et une interdicti­on de paraître au domicile de la jeune femme.

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