Alcool, vitesse excessive : « J’aurais pu perdre mon copain »
« Je regrette, je m’excuse… » les juges ont l’habitude d’entendre les mea-culpa des responsables d’accident de la route… C’était le cas le mardi 30 avril. Un jeune homme du nord du département comparaissait devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, pour blessures involontaires, alors qu’il conduisait avec une alcoolémie de 1,80 g, à une vitesse qu’il a estimée lui-même «à 90-100 au lieu de 70, le 12 septembre 2022.
Il avait 19 ans. Selon lui, il se serait endormi au volant. Son véhicule s’est retrouvé retourné dans un champ. Son passager, en l’occurrence le copain qu’il devait reconduire à son domicile, a été grièvement blessé.
Ils sont sortis seuls du véhicule, son passager étant « ouvert sur le haut de la tête et saignant un peu ». Retrouvé à 500 mètres du lieu de l’accident, le conducteur ne souhaitait pas appeler les pompiers. « Pourquoi ? demande le président à ce prévenu âgé aujourd’hui de 21 ans, vous ne pensiez pas que votre ami était en péril ? Réponse : « Non, j’ai pensé qu’il n’avait pas besoin de secours. » Depuis, il a réfléchi : « J’aurais dû appeler les pompiers, j’aurais pu perdre un bon copain, on s’est encore vus ce week-end ».
Permis impératif
De ce fait, au départ, le mis en cause était poursuivi «pour non-assistance à personne en danger », infraction pour laquelle il a été relaxé.
L’avocat de la défense, Me Arnaud Bernard, a fait siennes les déclarations du procureur : aucun certificat médical versé au dossier, manque d’éléments supplémentaires…
Il a surtout insisté sur le fait que si son client perdait son permis, il perdait aussi son travail, puisqu’il est mécanicien-automobile, métier pour lequel le permis est indispensable.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet : trois mois de prison avec sursis, accomplissement d’un stage sur la sécurité routière et 300 € de contravention.