Une maison du 17e siècle en restauration : un chantier à visiter
Isabelle et Christophe Depiets, amoureux du patrimoine et de la restauration, sont propriétaires, depuis 2020, d’une maison guérandaise du 17e siècle.
Pour Isabelle et Christophe Depiets, ce fut un coup de coeur. Passionné de vieilles pierres, le couple a été séduit par «le cadre, l’intra-muros, les palmiers et les camélias du jardin. Un coup de coeur pour cette maison dont la plus ancienne trace écrite est un inventaire de 1640», déclare Isabelle Depiets. Tranche par tranche, avec dynamisme et passion, ils entreprennent actuellement des travaux de restauration.
«C’est un moment de découvertes complémentaires de l’histoire de la maison construite en plusieurs temps, avec de multiples surprises qui jaillissent », précise-t-elle. Les techniques particulières utilisées par des artisans, spécialisés et passionnés, de la taille de pierre aux menuiseries sur mesure, avec des éléments métalliques forgés à la demande pour correspondre aux caractéristiques du bâtiment et les matériaux de construction locaux, sont une source de connaissance des méthodes de construction historiques. Des éléments permettent de dater la construction d’une partie du rez-de-chaussée, vraisemblablement, au milieu du 15e siècle.
Les contraintes de la restauration en secteur sauvegardé, imposées par les architectes du patrimoine et des Bâtiments de France, sont considérées par Isabelle et Christophe Depiets comme une nécessité de la préservation du patrimoine et de sa transmission. C’est aussi, pour eux, un approfondissement de la connaissance des artisans, des aides mobilisables, du droit applicable, « une curiosité à chaque phase du projet ». Ce qui fait dire à Isabelle Depiets, « on a l’expérience de ces dossiers. Si des personnes veulent restaurer des bâtiments, on peut donner des conseils ».
Pour échanger plus largement, ils ont pris la décision de faire visiter les extérieurs de la maison et d’expliquer les travaux en cours. Ceci permettra aux visiteurs de découvrir l’histoire de la maison, le réemploi de pierres et les constructions précédentes intégrées au bâti actuel, mais aussi de comprendre les travaux et les méthodes employées à l’époque. La spécificité de la restauration d’un bâtiment, ni classé, ni inscrit à l’inventaire des monuments historiques, mais qui prend place, avec son jardin et ses bâtiments annexes, au sein d’un secteur sauvegardé, est bien illustrée.
Plusieurs centaines de milliers d’€ de travaux
Ces visites d’un lieu rare et privé, ceint de hauts murs, sont aussi l’une des multiples conditions visant à une défiscalisation partielle du coût des travaux qui se chiffrent à plusieurs centaines de milliers d’euros. « Elles permettront de partager l’expérience avec ceux que le sujet intéresse et de découvrir ce qu’il y a derrière la grande porte », se réjouissent Isabelle et Christophe Depiets.
Pour financer ces restaurations, des concours de la ville de Guérande et de la Région Pays de la Loire ont été mobilisés, ainsi que l’appui des services d’urbanisme, patrimoine, et de l’architecte conseil de la Ville. La labellisation de la Fondation du Patrimoine a été obtenue, ce qui rendent possibles les dons auprès de cette fondation, spécifiquement dédiés à la restauration de cette maison.
« Une curiosité à chaque phase du projet »
Depuis début avril, des fouilles archéologiques préventives ont lieu sur un terrain situé sur l’avenue de la Brière, tout près du rond-point. Un travail d’un mois, qui se termine ce vendredi, en amont d’un projet immobilier qui débutera en septembre prochain. Le porteur du projet, ACP Immo, précise : « Deux immeubles de bureau seront construits sur une surface plancher d’environ 3300 m²». Pour le moment, le promoteur immobilier ne souhaite pas communiquer sur les futurs occupants des lieux.