Et si l’A15 sortait du noir
Le conseiller départemental de Cergy II Alexandre Pueyo (Lr) réclame le retour de l’éclairage public sur l’autoroute A15. Il vient d’interpeller en ce sens le préfet.
Dix ans déjà qu’elle est plongée dans l’obscurité s’éclairant à la seule lumière des phares. À l’origine du black-out, un vol de câbles puis des pouvoirs publics qui décident de ne pas rallumer la lumière, convaincus que dans le noir les conducteurs roulent plus lentement et sont plus vigilants. Dans l’obscurité, la route serait plus sûre. Dix ans déjà que la décision prise par la préfet du Val-d’Oise de l’époque, Paul-Henri Trollé, est toujours en vigueur sur l’autoroute qui coupe le Val-d’Oise. Dix ans que l’A 15 broie du noir. Un choix pertinent ? Pas vraiment selon Alexandre Pueyo, conseiller départemental (Lr) de Cergy II. L’élu vient d’adresser un courrier au préfet du Val-d’Oise. Objectif : l’inviter à reconsidérer le dossier ou tout au moins à le rouvrir pour qu’une nouvelle réflexion s’engage.
Effet d’aubaine
« Depuis plusieurs mois, les accidents se multiplient sur l’autoroute A15. Ces chiffres sont inquiétants et doivent alerter tous ceux qui, élus ou représentants de l’État et des administrations, sont concernés, écrit Alexandre Pueyo. Les causes de ces accidents sont multiples et bien souvent remettent en cause des idées toutes faites. »
Selon l’élu, aucun doute, l’absence d’éclairage n’a rien à voir avec la baisse de l’accidentologie. Et la décision de laisser l’A15 dans le noir directement liée à un effet d’aubaine. « Cette situation n’a jamais été voulue, car elle découle d’un vol des câbles de cuivre en 2007, insiste-t-il dans son courrier. L’année suivante, la baisse du nombre d’accidents sur l’autoroute poussait l’un de vos prédécesseurs à lier cette bonne nouvelle à la disparition de l’éclairage et à l’accroissement de la prudence des automobilistes dans la nuit… oubliant de préciser que cette baisse de l’accidentologie se remarquait à l’échelle nationale : - 40,3 % de tués sur les routes entre 2002 et 2007. »
Des accidents en hausse, une lumière qui fait toujours défaut, il est urgent de réagir selon Alexandre Pueyo. « Il faut revoir les décisions passées, imaginer de nouvelles solutions, réfléchir à la situation et aux améliorations, sans parti pris ni préjugé. C’est pourquoi je vous demande de bien vouloir rouvrir ce dossier pour étudier avec les acteurs concernés la remise en place de l’éclairage sur l’A15 soit sur toute sa longueur. Soit, comme il avait été proposé un temps, autour des principaux échangeurs et sorties (avec la Rn 184 ou le Bip par exemple) ». Et l’élu de rappeler que « les sociétés de dépannage, les associations d’usagers de la route ainsi que les décisions de certains de nos voisins comme la Belgique remettent en cause l’intérêt de plonger dans le noir les autoroutes pour faire baisser les accidents ». Pas sûr pourtant que le courrier du conseiller départemental suffise à faire sortir l’A15 du black-out. À l’appui d’études qui ont établi que dans le noir la route est plus sûre, l’A15 n’est pas la seule à avoir coupé la lumière. D’autres autoroutes ont depuis suivi dessinant une tendance lourde.