L'Echo le Regional

MONTLIGNON Victoire judiciaire pour les propriétai­res de l’ancienne maison de retraite

- • CB/PressPeppe­r

Le Conseil d’État a définitive­ment désavoué la commune de Montlignon (Val-d’Oise) qui avait été sommée d’annuler une partie de son Plan local d’urbanisme (PLU) à la demande des propriétai­res du terrain de l’ancienne maison de retraite, empêchés de construire.

Roland et Marie-Joëlle - aujourd’hui décédé - sont en fait propriétai­res de la parcelle qui a abrité, entre les années 1980 et 2014, une maison de retraite au 17, rue Larive, à Montlignon, par le biais de leur société civile immobilièr­e (SCI) Larive.

En février 2019, ils avaient demandé au maire de la commune d’abroger partiellem­ent le PLU révisé en 2011 : leur parcelle, sur laquelle la maison de retraite se trouvait, avait en fait été classée « en zone UH1 », rendant « toute autre constructi­on ou destinatio­n (...) interdite ».

Faute d’obtenir gain de cause, ils avaient saisi le tribunal administra­tif de Cergy-Pontoise et, le 11 mai 2021, la juridictio­n leur avait donné raison et avait annulé la décision de refus du maire (Lr) de Montlignon, Alain

Goujon. La commune avait alors été sommée d’abroger son PLU en ce qui concerne le classement de leur parcelle dans un délai de « deux mois ».

La création de ce « sous-secteur » avait en fait été décidée pour « permettre la réalisatio­n du projet d’extension de la maison de retraite », mais cela avait eu pour conséquenc­e de le « réserver » aux « seules activités et constructi­ons en lien avec la maison de retraite », contraigna­nt fortement ces propriétai­res qui ne pouvaient pas édifier autre chose sur cette parcelle.

Les élus ne peuvent pas « geler une activité économique donnée sur une parcelle »

« Les auteurs d’un plan local d’urbanisme peuvent affecter certaines parcelles à un type d’activité particulie­r pour des raisons de sécurité ou de salubrité ou en cohérence avec le projet d’aménagemen­t et de développem­ent durables », avaient à l’époque relevé les juges.

Toutefois, « il ne leur appartient (...) pas de geler une activité économique donnée, telle qu’exercée par un établissem­ent précisémen­t identifié ». La Sci Moulin Larive était donc « fondée à soutenir » qu’en créant un sous-secteur dédié à la maison de retraite existante, le plan local d’urbanisme de Montlignon était « entaché d’une erreur de droit et d’une erreur manifeste d’appréciati­on », avaient-ils conclu.

Saisie par la commune de Montlignon, la Cour administra­tive d’appel de Versailles avait à son tour donné raison aux propriétai­res dans un arrêt en date du 25 avril 2023. Mais la commune a porté l’affaire devant le Conseil d’État, la plus haute juridictio­n de l’ordre administra­tif français.

Elle estimait en effet que la cour n’avait pas suffisamme­nt motivé son arrêt : elle n’avait pas indiqué « les raisons » pour lesquelles elle avait à son tour considéré que le PLU ne pouvait « légalement réserver le sous-secteur UH1 aux seules activités de constructi­on en lien avec cette maison de retraite ». La Cour administra­tive d’appel de Versailles avait aussi commis une « erreur de droit » et de des pièces ».

Mais dans un arrêt en date du 9 février et qui vient d’être rendu public, les magistrats parisiens relèvent qu’aucun des arguments soulevés par la commune n’est « de nature « dénaturati­on à permettre l’admission du pourvoi ». L’affaire est donc définitive­ment résolue et ses propriétai­res pourront donc bien construire autre chose sur cette parcelle.

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