Ile de loisirs, un avenir en question
En proie à un déficit chronique en raison d’un équilibre budgétaire arc-bouté sur des activités pour la plupart météo-dépendantes, Cergy -nd l’île de loisirs de Pontoise est à la croisée des chemins. Pour continuer à être le jardin de ceux qui n’en ont pas, elle s’apprête à interroger son modèle économique, à l’appui de l’expertise d’une société de conseil en stratégie.
Un avenir à tracer. En butte à un déficit chronique (1,77 million d’euros en 2023) en grande partie lié à un modèle économique assujetti à la contrainte météorologique, l’île de loisirs de Cergy-Pontoise s’apprête à faire son introspection. « Nous devons faire évoluer notre modèle tout en préservant notre rôle d’amortisseur social, souffle le président du site, Thibault Humbert. Chaque année, on ne sait pas où on va sur le plan de l’équilibre budgétaire, il nous faut donner plus de visibilité à nos partenaires (le Département et l’agglo de Cergy-Pontoise qui doivent combler le déficit à parité comme le prévoient les statuts du site, ndlr) avec une participation connue à
l’avance ».
Se réinventer
C’est un plan d’orientation stratégique que l’écrin de verdure de Cergy-Pontoise ambitionne d’engager dès 2025 dans le cadre de l’initiative Réinventons les îles de loisirs portée par la Région, propriétaire du site. Avant que les élections municipales de 2026 ne viennent troubler les débats.
L’enjeu est de taille : « pour assurer la pérennité de son activité à moyen et long terme et face aux nouveaux enjeux économiques et sociétales », l’équipement doit « questionner son mode de gestion et trouver de nouvelles ressources ».
« L’équation est difficile mais ce qui est sûr, c’est que le syndicat mixte (qui pilote l’île de loisirs, ndlr) ne souhaite pas se diriger vers une délégation de service public totale », glisse Thibault Humbert.
Pour l’épauler dans sa démarche, l’île de loisirs va faire appel à une société de conseil en stratégie. Sa mission : dire vers quel horizon doit tendre le site valdoisien pour les dix prochaines années. Vers encore un peu plus d’espaces privatisés à l’instar de l’aire de paintball aménagée l’an passé (lire par ailleurs) ou, au contraire, vers le retour à un espace 100% naturel débarrassé de ses activités génératrices de cash.
A moins qu’une voie intermédiaire, quelque part entre ses deux modèles diamétralement opposés, n’émerge des eaux troubles d’une île de loisirs à la croisée des chemins. Une troisième voie dans laquelle pourrait, par exemple, s’inscrire la délimitation au nord de l’île d’une zone protégée, préservée de toute nouvelle activité. Inviolable.