L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)
Une seconde vie pour les coquilles de moules vides
Rencontre avec Laurent Leblond, responsable d’un projet original, celui de trouver des débouchés au recyclage des coquilles d’huitres et de moules vides. Le résultat pourrait être profitable à beaucoup.
C’est dans un petit local à côté de la cantine scolaire de Saint-valery que Laurent Leblond utilise la machine qui va, il l’espère, faire aboutir une idée très ambitieuse. En effet, la Communauté d’agglomération de la Baie de Somme a obtenu le label Territoire zéro déchet, zéro gaspillage. Entre autres mesures prises pour honorer cette décision, la possibilité de trouver une solution pour réduire les déchets de coquilles de moules et d’huîtres consommées dans les restaurants de la région. Le syndicat mixte Baie de Somme 3 Vallées accepte d’être partenaire et de financer une étude sur la valorisation de ces déchets.
Site test d’un déshydrateur
Cela inclut le test de ce déshydrateur sur la commune, étape essentielle du projet pour une raison très simple : « Nous devons nous débarrasser de tous les restes de nourriture présents dans les coquilles. La réglementation est très stricte à ce sujet » explique Laurent. Le déshydrateur entre alors en scène : « Il brasse et broie les coquilles et monte jusqu’à 70°C durant 4 à 5 heures pour traiter 60 L de coquilles » détaille-t-il.
La partie organique est ainsi séparée des coquilles et donne une poudre qui peut servir comme fertilisant.
1 000 tonnes par an
Ce chiffre, c’est la quantité estimée de coquilles récoltées pour cette expérience : « De Berck jusqu’au Tréport, les commerçants volontaires payent pour qu’on prenne leurs coquilles. Ils savent bien sûr qu’ils paieront ensuite moins sur le ramassage des ordures » enchaîne Laurent. Ces coquilles doivent maintenant être analysées, pour confirmer les valorisations pour lesquelles elles sont attendues. Cellesci sont surprenantes : « Elles peuvent servir à la fabrication de revêtement routier, à décaper des objets grâce à son abrasivité ou encore décorer le sol de massifs floraux. Je suis confiant sur les résultats que les analyses donneront ». Car le but de cette expérience est tout autant écologique que financier : « On veut créer une économie circulaire et que cela soit utilisé au niveau local. Les communes pourront utiliser la production recyclée et ainsi réduire leur budget ». Reste encore des choses à changer selon Laurent, qui juge la réglementation actuelle trop stricte pour mener ce projet à terme. Il souhaite aussi instaurer un système de collecte de ces coquilles, pour rendre les choses plus faciles, à la fois pour la Communauté d’agglomération mais aussi pour les commerçants. « D’ici 2019, le système pourrait alors être officiellement mis en place » espère Laurent.