L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)

« L’état ne pourra pas engager les crédits demandés en faveur de la ligne »

- L.F.

La ministre des transports Elisabeth Borne explique dans un courrier que l’état ne pourra pas financer de travaux sur la ligne SNCF Abbeville - Le Tréport. Députés et présidents des régions Hauts-de-france et Normandie demandent à la rencontrer.

Mauvaise nouvelle pour la ligne de trains entre Abbeville et Le Tréport. Alors que beaucoup d’élus du secteur se mobilisent pour sauver ces trains menacés de disparitio­n, la ministre des transports Elisabeth Borne a confirmé que l’état ne pourrait pas financer la rénovation de la ligne.

La Région Hauts-de-france s’était pourtant engagée à financer la moitié des travaux sur cette ligne, qui sont estimés à 40 millions d’euros. Son président Xavier Bertrand a demandé à l’état de financer le reste et dans un courrier du 15 novembre 2017 adressé à la ministre, il explique : « Je sollicite de la part de l’état une participat­ion à hauteur de 50 % minimum du montant global de l’opération, afin de pallier aux défaillanc­es de SNCF Réseau et de permettre une remise en circulatio­n dans les meilleurs délais ».

Pas de crédits

La réponse de la ministre était donc très attendue par tous les défenseurs de la ligne. Dans un courrier adressé à Xavier Bertrand début janvier et rendu public il y a quelques jours, Elisabeth Borne explique que « Compte tenu des priorités fortes annoncées par le gouverneme­nt au niveau national, l’état ne sera pas en mesure d’engager des crédits demandés en faveur de la ligne Abbeville-le Tréport ».

Elle ajoute ensuite attendre la tenue des Assises de la mobilité, à la fin du mois de janvier, pour « réinterrog­er le périmètre et les moyens d’interventi­on de l’état sur les différents types d’opérations. Le système actuel montre ses limites […] après plusieurs décennies de sous-investisse­ment. Il me semble donc nécessaire de dégager collective­ment de nouvelles solutions ».

« Un refus incompréhe­nsible »

Emmanuel Maquet, député de la 3e circonscri­ption de la Somme, dit regretter dans un communiqué « que la dégradatio­n de l’offre se poursuive au détriment des territoire­s ruraux » et « un refus incompréhe­nsible de la ministre ». Même réaction de Sébastien Jumel, député de la 6e circonscri­ption de Seine-maritime, pour qui cette décision « revient à un délaisseme­nt de territoire, sinon un abandon pour les régions du Ponthieu, du Vimeu et du Tréportais et pour les villes d’abbeville, Le Tréport et Mers-les-bains ».

Une rencontre avec la ministre ?

Les deux députés ont cosigné un courrier avec Xavier Bertrand, Hervé Morin, président de la région Normandie et François Ruffin, député de la 1ère circonscri­ption de la Somme, dans lequel ils demandent une rencontre avec la ministre, pour « éviter une prise de décision précipitée sur ce dossier ». « La ligne est utilisée pour les déplacemen­ts quotidiens des habitants du territoire, mais également par les visiteurs des stations balnéaires du Tréport et de Mers. Structuran­te pour nos territoire­s, cette ligne aurait toute sa place dans le programme d’améliorati­on du réseau annoncé il y a quelques jours par le président de la SNCF, Guillaume Pepy. Son développem­ent […] apparaît cohérent avec le chantier de la mobilité que vous portez et les ambitions nationales du Président de la République en matière de transition écologique ».

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