L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)

Solidarité locale : Marine a son véhicule

Les pêcheurs à pied du Crotoy se sont mobilisés pour la petite Francine. Ils ont offert chacun un sac de coques ce qui a permis de réunir les quelque 12 000 € nécessaire­s pour l’achat d’un véhicule adapté.

- JR.

Dans notre édition du 25 octobre dernier, nous relations la mobilisati­on des pêcheurs à pied de baie de Somme en faveur de Francine Veys et sa petite fille de 5 ans, atteinte de lourdes séquelles d’une myélite contractée il y a 18 mois. L’état de la petite fille, handicapée moteur, exige naturellem­ent un suivi médical très important, et parmi les difficulté­s rencontrée­s par sa maman, et son grand frère Raphaël, les questions de transports étaient des plus compliquée­s. La famille qui disposait d’une Peugeot 206 se heurtait à de sérieuses difficulté­s pour transporte­r Marine et son fauteuil roulant.

15 329,80 € collectés

Francine avait alors lancé une cagnotte en ligne sur une plateforme de souscripti­on, et disposé des tirelires chez les commerçant­s de la ville. C’est alors que les pêcheurs à pied, dont l’associatio­n profession­nelle locale présidée par Samuel Gamain, ont contacté la famille Veys pour proposer son aide. En cette très bonne saison de pêche 2017, les pêcheurs ont offert la recette d’un sac de coques chacun amenant à un chèque de 12 704,80 €. Une manne providenti­elle pour Francine vivement touchée par ce don qui a largement contribué à l’acquisitio­n d’un véhicule équipé d’occasion à a mi-décembre. « J’ai vraiment vécu un très très bel élan de solidarité. C’est vraiment touchant de voir les gens se mobiliser pour vous spontanéme­nt ! Évidemment, que ça ne va pas non plus sans quelques commérages qui feraient croire que j’ai profité de cet argent autrement que pour ma fille, ou même qu’elle est capable de marcher… Je préfère en rire, mais c’est parfois blessant » confie la mère de famille qui apporte aujourd’hui le détail de son acquisitio­n pour certes clouer le bec à qui de droit, mais surtout pour saluer à nouveau « tous les gens qui nous ont aidés, même modestemen­t, dans ces cas-là il n’y a pas de distinctio­n ». Les tirelires chez les commerçant­s ont rapporté 1 090,00 €, la cagnotte en ligne 1 535,00 € « et j’ai financé de mon budget propre 1 070, 20 € pour acheter un Renault Kangoo d’occasion équipé pour le fauteuil roulant de Marine, pour un montant de 16 400,00 € » souligne encore Francine.

« Les transports sont nettement plus faciles, et même si Marine est handicapée, elle grandit et j’avais de plus en plus à la porter pour l’installer en voiture, sans compter la place du fauteuil électrique » se remémore Francine. Marin va à l’école du Crotoy chaque jour « c’est ce genre de déplacemen­ts au quotidien qui se trouvent facilités », et de poursuivre « c’est l’occasion aussi de souligner combien Guillaume Briche, le directeur, mais aussi l’institutri­ce de Marine Amélie Ménard, Véronique Réveillon L’ATSEM ou encore Isabelle l’auxiliaire de vie scolaire individuel­le de Marine ont toujours fait en sorte qu’elle puisse venir en cours comme les autres enfants. Là aussi, je peux dire que j’ai bien été accompagné­e, et ça compte de savoir que malgré tout son enfant peut aller à l’école comme les autres ! ».

Prochain cap le monte escalier

Aujourd’hui, le quotidien de Marine est ponctué de deux à trois séances de rééducatio­n par semaine, un rendez-vous hebdomadai­re au centre médicosoci­al de l’hôpital d’abbeville pour un accompagne­ment psychologi­que des enfants atteints de handicap, des rendez-vous mensuels à l’hôpital… « la prochaine étape pour moi sera de voir comment équiper mon logement d’un monte escalier, car lors de notre installati­on ici Marine allait très bien et les chambres et la salle de bains sont à l’étage, ça va devenir très compliqué alors qu’on est très bien ici. Avec l’aide que la Maison départemen­tale des personnes handicapée­s m’a proposée, je suis bien sûr prête à assumer les travaux qui s’imposent si le bailleur social est d’accord… Sinon, il me faudra trouver une autre location, et dans le coin il n’y a pas grand-chose à louer à l’année… Et surtout je tiens à ce que Marine reste à l’école du Crotoy » explique Francine.

L’avenir reste incertain

« Avec ce type de séquelles on ne peut présager de rien. On ne peut pas dire comment sera Marine dans un mois, un an ou dix ans. Peut-être elle remarchera normalemen­t ou jamais, peut-être retrouvera-t-elle l’usage de son bras ou pas… Bref, c’est le travail et la rééducatio­n qui font beaucoup, il ne faut pas lâcher même si n’est pas évident tous les jours » concluait Francine, dont la vie s’est vue changée autant qu’elle fut, elle-même touchée, du soutien qu’elle a reçu.

 ??  ?? Samuel Gamain, président des pêcheurs à pied, avec Raphaël, Francine et Marine Veys autour du véhicule équipé que la solidarité locale a permis à Francine Veys d’acquérir
Samuel Gamain, président des pêcheurs à pied, avec Raphaël, Francine et Marine Veys autour du véhicule équipé que la solidarité locale a permis à Francine Veys d’acquérir

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