L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)
Des boules blanches sur les plages, à Criel-sur-Mer ou Le Tréport
C’est un détail que vous n’avez peut-être jamais remarqué. Sur les plages, comme au Tréport ou à Criel-sur-Mer, il n’est pas rare de trouver des boules blanches, très légères, de la taille du poing.
Si vous êtes un habitué des balades en bord de mer, sans doute avez-vous déjà découvert sur les galets ou sur le sable des boules blanches, amas de petites capsules, très légères et qui ont l’aspect de polystyrène.
Il s’agit d’oeufs de bulots éclos. « Les femelles pondent des oeufs enfermés dans des capsules » peut-on lire sur la fiche biologique du bulot de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer). Ces capsules forment généralement des amas, déposés sur des rochers ou au pied des algues. « L’éclosion des oeufs a lieu vers février-mars. Sur 50 à 2 000 oeufs pondus par femelle, seuls 10 à 20 embryons parviendraient à éclosion, les autres servant de réserve nutritive ».
En effet, selon le Doris (Données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques), une encyclopédie en ligne réalisée par des membres de la fédération française de plongée, « les embryons avortés servent de nourriture aux embryons survivants ».
La femelle bulot, aussi appelé buccin, produit en moyenne 140 capsules et chaque capsule peut contenir des milliers d’oeufs. « Les amas de capsules peuvent provenir de la ponte de plusieurs femelles » toujours selon le Doris.
Une fois les oeufs éclos, ces amas de capsules sont plus légers et finissent par être emportés par les courants, puis le vent une fois ramenés sur le rivage par les vagues. Elles n’ont pas d’utilité pour les humains, même si des marins pêcheurs ont pu s’en servir à une époque pour se nettoyer les mains. Aucune raison donc d’emporter ces capsules si vous en trouvez : le mieux est de les laisser sur place. Comme tout « déchet » naturel que l’on peut retrouver dans la laisse de mer, ces capsules ont leur utilité dans l’écosystème marin.
Le bulot est très prisé des amateurs de fruits de mers. Abondant sur les côtes de la Manche, le bulot pourrait se raréfier dans les années qui viennent : des études montrent que l’espèce se reproduit moins quand la température de l’eau grimpe, ce qui va être le cas en raison du réchauffement climatique.