L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)
La filière professionnelle se lance dans un concours littéraire national
Des élèves de 1re professionnelle du lycée Anguier, à Eu, participent à l’édition 2024 du concours Nathan Les étudiants vont tenter de hisser leur établissement au premier prix national pour la deuxième année consécutive.
Une fois de plus, le lycée Anguier d’Eu se lance dans l’aventure littéraire avec un enthousiasme contagieux. Les élèves de 1re professionnelle, issus des filières Pilote de Ligne de Production (PLP) et Maintenance des Équipements Industriels (MEI), ont pris l’initiative de participer au concours national Nathan Court Toujours. C’est déjà la deuxième fois que le lycée participe à cette initiative. L’an dernier, et pour leur première participation, ce sont des élèves de terminale de l’établissement qui ont remporté le concours.
Création auditive théâtrale
Ce concours peu conventionnel propose aux collégiens et lycéens d’enregistrer leur propre version audio d’extraits de romans de la collection Court Toujours. Cette série de récits initiatiques intense et percutante s’adresse spécifiquement aux 15-25 ans, s’adaptant parfaitement à leur mode de vie contemporain. Les enseignantes ont décidé de donner une voix particulière aux héros masculins des livres, en harmonie avec la composition exclusivement masculine des groupes d’élèves. Guidés par Anne Andreucci, professeure documentaliste, et Sophie Leconte, professeure de français et d’histoire géographie en bac professionnel, ces jeunes talents font entendre leur voix à travers des lectures, slams, et même des interprétations musicales. Une expérience inédite, dédiée à la création audio, qui permet aux jeunes de révéler leur talent artistique. « Les élèves s’approprient le texte, ils peuvent prendre certains accents, changer le ton de leur voix, c’est un peu comme jouer une pièce de théâtre », affirme la documentaliste.
Pour cette édition 2024, le défi est de taille. Après une victoire éclatante l’année précédente, les 14 élèves, tous des garçons de 16 à 17 ans, portent le flambeau de la créativité littéraire, visant un deux sur deux qui marquerait l’histoire de leur établissement. « Ce sont les professeures qui ont sélectionné trois textes, un par groupe, parmi la collection On est entre trois et six par groupe à essayer d’interpréter à notre manière le texte qui nous a été donné », explique un élève.
L’expérience a débuté l’année précédente, mais des contraintes de stage avaient interrompu le processus d’enregistrement. « La difficulté réside souvent dans la recherche d’un endroit calme pour l’enregistrement. Une fois la salle trouvée, il faut faire plusieurs prises pour obtenir la meilleure qualité audio possible, qu’il n’y ait aucun bruit parasite », souligne Anne Andreucci. Leur arme secrète : un zoom pour capturer chaque nuance, même si cela implique parfois des sessions intensives de remise en forme audio.
Promouvoir la lecture
Choisissant des textes en lien avec leur réalité et leurs préoccupations, ils se prêtent au jeu avec sérieux et implication. « L’objectif ultime est de promouvoir la lecture, en particulier dans leur tranche d’âge, et de permettre aux élèves de prendre confiance en eux. Ils ont pu se réécouter lors d’une séance, ça leur permet de juger le travail de chaque groupe, et savoir ce qui peut être amélioré », explique Sophie Leconte, « on a également prévu une séance de bruitage, comme l’année dernière lorsqu’on avait réalisé des bruits de pas dans notre gymnase ».
Les textes sélectionnés touchent des thèmes divers, tels que le harcèlement ou les amitiés brisées, résonnant probablement avec les expériences de vie de ces adolescents. L’initiative, à la fois littéraire et théâtrale, offre une opportunité unique pour les élèves de s’exprimer et de créer dans un contexte peu habituel pour des bacheliers professionnels. « C’est la première fois qu’on lit réellement à haute voix. On s’entraine sur le temps des cours, on a passé plusieurs séances à répéter notre texte depuis l’année dernière, on s’estime prêt », sourit Ilan.
Bien que la date de rendu des travaux ne soit pas encore fixée, l’objectif est de tout enregistrer dans un court délai. Un exemple inspirant pour tous les établissements qui cherchent à encourager l’art et la littérature au sein de leurs programmes académiques.