L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)
Trois mois sous bracelet électronique pour le jaloux possessif
Alors que le couple est déjà séparé, il va la plaquer contre un mur, la saisir par le cou et lui donner des claques derrière l’oreille. Il la harcèlera également au téléphone, se présentera à son domicile de manière intempestive et la menacera : « Il ne faut pas que tu aies quelqu’un d’autre, sinon, je vais te saigner, je t’envoie des gars, il est mort et toi aussi ». « Pourquoi vous comportezvous ainsi ? » questionne le Président du tribunal correctionnel de Dieppe, où cet homme de 39 ans, habitant la ville d’Eu, est convoqué le 9 avril.
Et d’expliquer : « Le jour des faits de violence, je me suis rendu compte qu’elle était au téléphone avec un homme, je lui ai arraché son oreillette et le lui ai mis des claques ». Le juge lui rappelle qu’on n’est pas propriétaire de la vie de son conjoint. L’homme en convient et indique que le suivi psychologique qu’il a mis en place dans le cadre de son contrôle judiciaire lui a fait prendre conscience de l’aspect anormal de son comportement.
Jusqu’à 10 appels téléphoniques par jour
L’homme n’admettait pas la séparation : « Je pouvais l’appeler jusqu’à 10 fois par jour, je voulais savoir où elle était, ce qu’elle faisait, qui elle fréquentait ». Certaines insultes ont été proférées en présence des enfants du couple.
Il est également arrivé au prévenu d’entrer au domicile de son ex-femme par la fenêtre quand la porte était fermée.
Des rapports sexuels imposés
Au cours de l’enquête, la victime a également évoqué des rapports sexuels imposés.
À la barre, l’homme s’excuse, dit qu’il a compris et qu’il s’est repris. Le magistrat lui rappelle qu’il a déjà été condamné pour des faits de violence en réunion et d’appels malveillants.
Me Cobert, pour la victime, indique que c’est seulement la partie émergée de l’iceberg qui arrive devant le tribunal. Elle précise, pour couper court aux espoirs du prévenu, que sa cliente ne souhaite pas du tout reprendre la vie commune. Elle explique que cette dernière n’est pas venue pour obtenir dédommagement (elle ne sollicite qu’un euro symbolique) mais pour pouvoir vivre enfin en paix et qu’un terme définitif soit mis à cette relation toxique.
La substitut du Procureur de la République requiert une peine de prison assortis d’un sursis probatoire de 2 ans emportant obligation de soins psychologiques et en addictologie, interdiction de contact et de paraître au domicile de la victime, et obligation de suivre un stage dédié aux auteurs de violences conjugales.
Les juges vont se montrer plus sévères en prononçant une peine de 18 mois de prison dont trois fermes, qui seront effectués sous le régime de la détention à domicile sous surveillance électronique. Les obligations et interdictions requises par le Parquet sont validées et comme le permet désormais la loi, en cas de décès prématuré de l’ex-épouse, le prévenu ne pourra faire valoir ses droit à pension de réversion.
J’étais un jaloux possessif, ça m’a rendu un peu tout fou.
LE PRÉVENU