L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)
Le mari violent appelle lui-même les gendarmes
Alors qu’il se disputait avec sa femme, un habitant de Eu âgé de 38 ans a lui-même appelé les gendarmes. Il vient d’être condamné pour violences conjugales par le tribunal.
Elle n’est pas convaincue que s’ils se croisent, il ne l’agressera pas. L’AVOCATE DE LA VICTIME
Dans les affaires de violences conjugales, il est rare que ce soit le prévenu qui appelle lui-même les gendarmes. C’est pourtant ce qu’il s’est passé le 23 novembre 2023 à Eu.
Face à une dispute qui dégénérait, un homme de 38 ans a appelé à deux reprises les gendarmes. Ces derniers, entendant en bruit de fond des cris avant que la communication ne soit coupée, se sont déplacés. À leur arrivée, la femme indique qu’elle a été victime de violences. Les enfants du couple, présents à ce moment, indiquent que leurs parents se sont disputés et bousculés.
À cause d’une batterie de cigarette électronique
À la barre du tribunal de Dieppe, l’homme confirme : « Je reconnais les faits que vous évoquez. Tout est partie d’une dispute à propos d’une cigarette électronique dont la batterie était déchargée ».
Sous contrôle judiciaire
Placé sous contrôle judiciaire aussitôt après les faits, l’homme avait interdiction de contacter son ex-femme (le couple est en instance de divorce) ou de se présenter à son domicile. Elle a d’ailleurs été dotée d’un téléphone grave danger.
Une forme de déni
Dans son rapport, le contrôleur judiciaire indique que tout en reconnaissant les faits, le prévenu est dans une forme de déni. L’avocate de la victime confirme et indique qu’aujourd’hui encore, sa cliente vit dans la crainte.
Elle demande au nom de sa cliente 3 500 € de dommages et intérêts, toutes causes de préjudice confondues.
La représentante du Parquet relève que le prévenu a déjà été condamné à suivre un stage dédié aux auteurs de violences familiales et que, manifestement, cela ne lui a pas beaucoup servi. Elle requiert à son encontre une peine de 6 mois de prison assortis d’un sursis probatoire de 2 ans avec, outre l’interdiction de contact et de domicile, l’obligation de se soigner en addictologie et d’un point de vue psychologique et psychiatrique.
L’avocate du prévenu affirme qu’il n’est pas dans les intentions de ce dernier de contacter son ex-femme, dont elle conteste le montant des demandes indemnitaires.
Le juge suit les réquisitions du Parquet et accorde 1 250 € de dommages et intérêts à la victime.