Maîtres des airs
Quatrième attaque de L1, le MHSC s'appuie notamment sur l'excellent jeu aérien de son duo offensif Andy Delort- Gaëtan Laborde.
Dans le ciel, Top Gun (l’école d’aviation américaine dans le film éponyme) possède Maverick et Goose comme héros. L’Hérault, lui, dispose d’un autre binôme qui règne dans le domaine aérien : Gaëtan Laborde (26 ans) et Andy Delort (29 ans). Avec cinq réalisations (soit 63% de son total), le Sétois est carrément le meilleur buteur de la tête du Big 5 européen. L’ancien Bordelais suit avec quatre buts (67% de son total), comme Lewandowski (Bayern), Calvert-Lewin (Everton) et Friedrich (Union Berlin). Laborde est même le joueur qui a le plus tenté de la tête en Europe (22 tirs) devant Bamford (Leeds) et Mitrovic (Fulham).
Pas étonnant, dès lors, de le voir très haut sur les tablettes de clubs anglais comme West Ham, par exemple. « C’est l’une de mes qualités depuis un moment maintenant, nous expliquait-il fin septembre. Ce qui compte, c’est le timing et l’engagement que tu mets dans l’approche du ballon. Je ne suis pas le plus grand ( 1,81m) mais je me donne à 100% pour pouvoir prendre le dessus sur le défenseur. »
Michel Der Zakarian, qui a reconnu hier ne jamais avoir entraîné deux attaquants « aussi complices et complémentaires » , apprécie évidemment leur domination aérienne, magnifiée par des « joueurs au pied précis comme Savanier et Mollet » qui leur délivrent de bons ballons. « C’est inné pour eux. Ils ont l’aptitude pour bien jumper, au bon moment. Ils ont cette faculté à être courageux pour s’engager dans le domaine aérien. Ce sont deux guerriers. En début de saison, Laborde s’est fait exploser le nez mais il ne rechigne pas à aller au duel. » Malgré une fracture nasale et un masque, l’attaquant du MHSC n’avait pas vu son rendement s’effriter.
Son compère Andy Delort, avec lequel il « se fait des petits restos », reconnaît qu’il traverse une très bonne passe. « Parfois, tu connais des périodes où tu vas mettre un but de la tête, cela te met en confiance et tu tentes de plus en plus. Celle que je mets contre Strasbourg ( 4-3, le 22 novembre), je ne l’aurais peut-être pas tentée si je n’avais pas mis celle avec l’Algérie quelques jours avant ( 2-2 contre le Zimbabwe), a avoué hier celui qui fête parfois ses buts de la tête en pointant son index sur son front, comme face aux Alsaciens. Là, j’ai pensé à mon surnom Bouzelouf (tête de mouton) et même à douze mètres, en reculant, je la mets. Je me suis surpris moi-même. »
Une question de timing
Acharné de travail, adepte des séances supplémentaires avec Aurélien Simon, son coach personnel, celui qui a été élu meilleur joueur de L1 en novembre détaille un peu sa méthode : « Le mental et la détermination sont capitaux. Mais je travaille tout cela aussi, car je ne suis pas très grand (1,82m). Certains attaquants avec lesquels on me compare sur cet aspect de mon jeu me prennent six à dix centimètres. C’est une question de timing. Et Gaëtan l’a aussi ! Cela me rappelle Jérémie Janot, à l’époque. Il était petit (1,73m) mais c’était un super gardien. » En verve offensive, Laborde et Delort sont également précieux défensivement, puisqu’ils dégagent de nombreux ballons adverses. En L1, seul le Brestois Steve Mounié fait d’ailleurs mieux en termes de duels aériens remportés (107 contre 68 pour les deux Pailladins).