Hirschi file aux Émirats
Le talentueux jeune Suisse, admirable d’audace et de combativité dans le Tour, rejoint Tadej Pogacar dans l’équipe UAE-Emirates, un an avant la fin de son contrat avec DSM.
Marc Hirschi portera le maillot du team UAE-Emirates en 2021, a appris le site néerlandais Wielerflits. C’est un véritable coup de tonnerre dans le peloton car rarement un coureur d’envergure avait changé d’équipe à quelques semaines seulement de l’ouverture d’une nouvelle saison.
Il s’agit, pour partie, d’une affaire entre Suisses : le coureur Marc Hirschi, son agent Fabian Cancellara et le manager de l’équipe émirienne Mauro Gianetti. Elle s’est conclue avec Iwan Spekenbrink, le patron néerlandais de la formation DSM (ex-Sunweb). Cette dernière a annoncé, hier, la rupture du contrat qui s’achevait fin 2021 et indiqué qu’elle ne la commenterait pas.
UAE-Emirates compte déjà dans ses rangs le vainqueur du dernier Tour de France, Tadej Pogacar. Elle s’offre désormais l’une des grandes révélations de l’épreuve (âgée comme le Slovène de 22 ans seulement), que Marc Hirschi, excellent puncheur et descendeur hors pair, irradia de ses offensives tranchantes. Quoique champion du monde Espoirs (en 2018), il était encore un inconnu du grand public lorsque Julian Alaphilippe le battit de peu, à Nice.
Hirschi-Pogacar contre Alaphilippe-Evenepoel à Liège?
Un long raid à la sortie des Pyrénées, dans l’étape de Laruns, aurait mérité une issue heureuse (3e derrière Pogacar et Roglic) qu’il obtint finalement à Sarran, en Corrèze. Sur la lancée du Tour, le Bernois remporta également la Flèche Wallonne, devant Benoît Cosnefroy. Un écart d’Alaphilippe dans le sprint de Liège-Bastogne-Liège le priva possiblement d’un succès de prestige. À chaud, Hirschi (2e) pardonna cette faute au champion du monde. Quelques jours plus tôt, il avait côtoyé le Français sur le podium arc-en-ciel d’Imola, avec la médaille de bronze autour du cou, auprès d’un autre personnage majeur du Tour, le Belge Wout Van Aert.
Après une telle série de performances, les exigences salariales de Marc Hirschi, relayées par Cancellara, étaient devenues trop élevées pour son désormais ancien employeur. Dans le cyclisme, déchirer un contrat demeure un acte rare.
Iwan Spekenbrink a « libéré » Tom Dumoulin il y a un an quand ce dernier a fait pression pour rejoindre la puissante Jumbo-Visma, en échange d’une compensation financière. Cette dernière économie sensible dans le budget de son équipe aurait largement contribué àengagerRomainBardetpourlesdeux saisons à venir. L’hypothèse que le fabricant de cycles suisses BMC aurait cherché à s’attacher les services d’un talent local a fait également son chemin, d’autant que Cancellara est depuis 2018 l’ambassadeur de la marque.
D’après le site Wielerflits, l’équipe Qhubeka-ASSOS (ex-NTT), qui roule sur BMC, était donc également sur les rangs. De plus, Hirschi est parrainé par les montres Breitling, elles-mêmes associées à la formation sud-africaine. Le puzzle était composé. Mais sur le plan sportif, il n’y avait pas photo avec le team des Émirats arabes unis. Du reste, une association Hirschi-Pogacar face au tandem Alaphilippe-Evenepoel, à Liège, ça aurait de la gueule, non?