L'Equipe

Pinturault en avance à l’intermédia­ire

Deuxième à trois petits points du Norvégien Kilde, le Français n’a jamais été aussi bien placé dans la course au gros globe à ce moment de la saison. La preuve par les chiffres depuis 2014, hiver de son premier podium au classement général, avant le slalo

- STÉPHANE KOHLER

Le slalom d’aujourd’hui à Zagreb, première course de l’année sur le circuit masculin, marque le début d’un mois de janvier hallucinan­t pour les skieurs les plus polyvalent­s. Parmi eux, Alexis Pinturault évidemment, qui va courir dix fois jusqu’au 31, dont sept en slalom. Une période où l’on ne risque pas de s’adjuger le globe de cristal mais où l’on peut tout à fait le perdre, pour paraphrase­r ce que disait sir Alex Ferguson, ex-entraîneur mythique de Manchester United, à l’évocation du calendrier très fourni de la Premier League anglaise de foot durant les fêtes.

Absent en Croatie, puisqu’il ne dispute pas les slaloms, le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde est l’actuel leader du classement général. Le tenant du titre a pris 465 points en 11 courses, soit une moyenne de 42,27 points. Une très solide performanc­e, mais en deçà de celle de Pinturault, qui en a compilé 51,33 (462 en 9 courses). À l’attaque de 2021, le Savoyard est deuxième du général et n’a jamais étéaussibi­enplacéàce­ttepériode de la saison, jamais aussi proche du leader et c’est sa plus haute moyennedep­ointsparco­urse. « Je suis plus régulier que la saison passée, reconnait le skieur de Courchevel, qui s’est déjà imposé à deux reprises cet hiver (en parallèle à Lech et en géant à Alta Badia). Ce premier tiers de Coupe du monde est conforme à ce que j’espérais. C’est important de prendre des points à chaque course – il n’a jamais terminé au-delà du top 12 (12e du super-G à Bormio) – et de construire une forme de confiance. On se sent plus à l’aise, mais j’aimerais garder en géant le même tempo qu’à Alta Badia et continuer à faire de belles places en slalom comme à Madonna di Campiglio

(6e). C’est positif de marquer souvent des points et de ne pas sortir, mais il ne faut pas non plus oublier de prendre des risques. » Après le super-G de Bormio, le 29 décembre, le skieur en activité le plus souvent victorieux en Coupe du monde (31 succès) est rentré à Altenmarkt, sa base autrichien­ne durant l’hiver, pour

souffler avant ce pantagruél­ique

mois de janvier. « On n’a pas trop coupé au niveau ski mais en observant quand même des plages de repos pour débuter 2021 le moins émoussé possible. Physiqueme­nt, ça va bien, mis à part quelques tensions musculaire­s assez classiques. J’ai plutôt une inflammati­on du nez à force d’être testé ! Janvier sera bien sûr important mais je ne veux pas non plus me mettre trop de pression. C’est aussi le mois des classiques en slalom (Wengen, Kitzbühel, Schladming)... »

Dès qu’il aura bouclé ce soir le slalom de Zagreb, Pinturault s’envolera avec les autres skieurs sous contrat avec Red Bull dans un jet à destinatio­n de Zurich, afin d’être rapidement à pied d’oeuvre à Adelboden, où le premier des deux géants programmés cet hiver sur la mythique Chuenisbär­gli aura lieu vendredi. Sur place, comme à chaque course depuis l’hiver dernier, le Savoyard retrouvera la camionnett­e aménagée par son staff, où il peut rester au chaud entre les manches, se restaurer ou s’échauffer, le tout à l’écart des autres concurrent­s.

Le dauphin de Kilde possède un dernier atout dans sa manche pour viser le premier glos globe de sa carrière : la structure du calendrier. Avec 22 épreuves techniques (géant, slalom et parallèle) contre 16 de vitesse (super-G et descente), elle penche en sa faveur. « Il y a un léger avantage aux technicien­s, estime Pinturault.

Mais ça me paraît normal qu’il y ait plus de slaloms (11) que de descentes ( 9) : en slalom on sort parfois [du tracé], pas en descente ! »

“Janvier sera bien sûr important mais je ne veux pas non plus me mettre trop de pression ALEXIS PINTURAULT

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