L'Equipe

Domenech n’a pas chômé

Le derby contre Rennes vient clore une première semaine de travail chargée pour l’entraîneur nantais, qui aura été aussi actif sur le terrain qu’en coulisses pour s’adapter à son nouveau club.

- HUGHES SIONIS

LA CHAPELLE-SUR-ERDRE (LOIRE-ATLANTIQUE) – Depuis une semaine qu’il a repris les rênes du club, il vit en « vase clos»,selonsesmo­ts.Nomméau lendemain de Noël à la tête du FC Nantes, Raymond Domenech n’a pas eu le temps de s’ennuyer depuis mercredi dernier, jour de la reprise de l’entraîneme­nt des Canaris et de son retour officiel dans le grand bain de la Ligue 1.

En l’espace de sept jours, le successeur de Christian Gourcuff a tour à tour observé, consulté, étudié, acté et communiqué sur les différente­s priorités à traiter pour remettre de l’ordre dans la Maison jaune.

Aujourd’hui au stade de la Beaujoire, puisqu’il a reçu la dérogation nécessaire de la LFP pour s’asseoir sur le banc malgré son âge (68ans), il bouclera cette première phase transitoir­e en retrouvant la compétitio­n lors du derby contre Rennes, sans appréhensi­on apparente. « Je ne me projette pas sur le banc mais plutôt dans l’équipe, assurait-il lundi. Une fois que le match est parti, on se projette sur le terrain et c’est vraiment ce sur quoi je suis focalisé. »

D’entrée, l’ancien sélectionn­eur des Bleus, qui n’avait plus exercé depuis dix ans, a compris où il mettait les pieds, dans un club en souffrance où il n’était pas forcément le bienvenu. Lors de sa première séance, devant de nombreuses caméras, les supporters n’avaient pas manqué de le lui rappeler en lui réservant un accueil original, au son de La piste aux étoiles, tout autant destiné au très contesté président Waldemar Kita. « On ne changera pas certaines choses pour le moment, dira-t-il le lendemain, lors de sa présentati­on, pour laquelle aucun dirigeant ne l’accompagna­it. Je ne suis pas inquiet. Ce n’est pas mon credopourl­emoment(deconvainc­re les mécontents), je suis dans le technique. » Ravi aussi de satisfaire son « plaisir égoïste » , il préférait retenir le positif, au point de se comparer à un Bisounours : « Peut-être que je le suis devenu. »

Le même jour, celui de la SaintSylve­stre, après s’en être sorti sans encombres face aux journalist­es, il s’accordait une courte pause, dans la soirée. Pour fêter le réveillon, il rejoignait ses proches dans la résidence familiale d’Étables-sur-Mer (Côtes-d’Armor), à 200 kilomètres de là.

Dès le lendemain matin, il était de retour sur le terrain. Pour formuler ses voeux de bonne année au groupe, avec un message mobilisate­ur en prime: « Quand on a du plaisir et de l’envie, on arrive à se dépasser » . Malgré le contexte tendu, le groupe vit bien les récents remous, semble-t-il. « Je n’ai pas vu quelqu’un tirer la tête depuis 4-5 jours, confiait Nicolas Pallois, lundi, déjà séduit par le personnage. Tout le monde a adhéré au discours du coach. Il nous parle, est à l’écoute, avec le sourire. » Un sentiment confirmé par d’autres membres du vestiaire, lesquels n’ont « que du positif à dire » sur lui.

Un oeil sur les installati­ons, un oeil sur les médias

Samedi matin, c’est en rencontran­t Samuel Fenillat, responsabl­e de la formation, et Stéphane Ziani, entraîneur des moins de 19 ans, que le technicien poursuivai­t son tour du propriétai­re. Un échange constructi­f à l’issue duquel les trois hommes s’accordaien­t sur le principe d’une passerelle entre la formation et les pros, l’ancien patron des Espoirs s’engageant même à aller voir des entraîneme­nts de la réserve et du centre pour se faire une idée des jeunes à prendre éventuelle­ment, pour quelques séances ou plus. « Il a cette sensibilit­é. On sent que ça lui tient à coeur » , témoigne l’un de ses nouveaux interlocut­eurs.

Parce qu’il a un regard sur tout, Domenech a aussi visionné tous les matches des Canaris depuis le début de saison, ces derniers jours, jeté un oeil sur les contrats des joueurs et constaté les insuffisan­ces de la Jonelière. Pas élagués depuis des années, certains arbres font de l’ombre aux deux terrains utilisés, qui ne sont pas non plus éclairés.

Ce qui l’a poussé à reculer l’horaire des entraîneme­nts plus tard le matin. « J’ai fait le tour de beaucoup de centres d’entraîneme­nt, Nantes est un peu en retard à ce niveau, estime celui qui préside aussi le syndicat des entraîneur­s français (UNECATEF). On fait avec, les joueurs s’adaptent. »

Les médias également. Parmi les décisions du coach, celle d’ouvrir une séance chaque début de semaine va dans leur sens. Au coeur d’un planning dense, Domenech, testé négatif au coronaviru­s comme tout son staff et son effectif, était encore censé rencontrer les autres membres du personnel du club, hier. Avant de partir avec le groupe en mise au vert, le vrai point de départ de sa nouvelle aventure.

“Tout le monde a adhéré au discours du coach. Il

,, nous parle, est à l’écoute, avec le sourire

NICOLAS PALLOIS, DÉFENSEUR DU FC NANTES

 ??  ?? Raymond Domenech, l’entraîneur de Nantes, au côté de son adjoint Patrick Collot (à gauche), le 30 décembre à la Jonelière.
Raymond Domenech, l’entraîneur de Nantes, au côté de son adjoint Patrick Collot (à gauche), le 30 décembre à la Jonelière.
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