Jolmes, Tanga et les espions
Fabien Galthié devrait aligner deux nouveaux, samedi, face au Japon, si l’on en croit l’entraînement d’hier, ouvert à l’oeil curieux des Japonais.
TOKYO – L’entraînement des Bleus, hier après-midi au parc des Arcs d’Urayasu, nous a soudainement plongés près de trois ans en arrière. En pleine Coupe du monde, ce stade d’entraînement du club nippon des Shining Arcs, où évolue désormais le demi de mêlée écossais Greig Laidlaw, avait servi de camp de base à l’Afrique du Sud en phase finale. Avant d’affronter le Japon en quarts (victoire 26-3), le sélectionneur des Springboks Rassie Erasmus s’était agacé de la présence d’imposants immeubles d’habitation à proximité, craignant que des espions adverses observent les entraînements à la jumelle.
Hier, fidèle à ses habitudes, Fabien Galthié n’a rien caché de ses intentions à un éventuel «oeil de Tokyo ». Sous le regard curieux d’une quarantaine de journalistes nippons et avec la participation d’une équipe universitaire locale, les titulaires probables avaient enfilé une chasuble bleue et la composition d’équipe n’a pas réservé de grosses surprises. La question principale était de savoir qui, parmi les 17 bizuths emmenés en tournée par le staff, aurait la chance de débuter le premier des deux tests face au Japon, samedi (8heures en France). Ils ne devraient être que deux: le deuxième-ligne de Bordeaux-Bègles Thomas Jolmes et le numéro 8 du Racing 92 Yoan Tanga, qui côtoient le groupe depuis plusieurs mois sans avoir encore eu la chance de porter le coq. Et un troisième, peut-être si le deuxième-ligne de La Rochelle Thomas Lavault entre en jeu.
Macalou de nouveau sur le banc
Le premier fera jouer son gabarit aussi impressionnant que mobile à un poste où Thibaud Flament, du haut de ses sept sélections, fait déjà figure d’ancien. Le second peut voir en cette chance de porter le maillot bleu la récompense de son énorme saison sur le plan individuel au Racing. Sekou Macalou aurait pu prétendre à ce poste de troisième-ligne centre mais, une fois encore, le Parisien prendra place sur le banc dans un rôle de remplaçant hybride avant-ailier qui a fait des ravages il y a dix jours avec les Barbarians britanniques face à l’Angleterre (52-21). Hier, on l’a vu occuper les deux postes sans distinction.
Pour le reste, en l’absence de nombreux cadres, le staff des Bleus s’appuiera logiquement sur ses joueurs les plus expérimentés du moment. Charles Ollivon retrouvera le capitanat et son poste de flanker tandis que la charnière sera bordelaise avec Matthieu Jalibert à l’ouverture et Maxime Lucu à la mêlée qui fêtera, mine de rien, sa première titularisation sous le maillot tricolo re (7 sélections comme remplaçant d’Antoine Dupont). Pour lui aussi, ce match aura un parfum de nouveauté.