Fenêtre à double battant
Les Bleus s’envolent ce matin pour le Monténégro, où ils doivent s’approcher d’une qualification pour le Mondial 2023, avec l’Euro de septembre en point d’horizon.
Sur le parquet du Palais Maurice-Thorez de Nan terre, seize Bleus écoutent religieusement Vincent Collet. Parmi eux, deux champions de France (Élie Okobo et Paul Lacombe avec l’Asvel) et quatre vice-champions olympiques (Andrew Albicy, Frank Ntilikina, Petr Cornelie et Vincent Poirier).
Un joli casting en sortie de saison pour le sélectionneur. Son été très chargé, avec l’Eurobasket en ligne de mire (1er – 18 septembre), débute par la gestion d’une fenêtre de qualification pour la Coupe du monde 2023, soit deux matches: au Monténégro vendredi, et contre la Hongrie à Mouiller on-leCaptif( Vendée) mardi prochain.
Dernier tremplin pour l’Euro
« Cette fenêtre est particulièrement mal placée, pestait hier le technicien en début de conférence de presse. Les saisons s’allongent de plus en plus, la finale du Championnat de France s’est terminée samedi soir alors que nous étions déjà réunis. Certains joueurs ont arrêté depuis longtemps, d’autres n’ont pas eu de vacances. On voit de vraies différences d’états de forme mais on n’a pas le choix, on modère et on module. »
À quelques heures du décollage, ce matin du Bourget, pour le Monténégro, le staff a été contraint de se passer d'Isaïa Cordinier et de Frank Ntilikina, tous les deux diminués physiquement. Au concours à trois points de fin de session matinale, Théo Maledon, dont l’exercice américain avec l’Oklahoma City Thunder s’est achevé mi-avril, s’offre le scalp d’Okobo. Les deux meneurs, qui n’ont plus été vus en sélection depuis la préparation pour la Coupe du monde 2019, font partie de ces joueurs qui peuvent ambitionner de passer tout un été en bleu. La semaine à venir peut leur servir de tremplin afin d’obtenir un des rares sésames à disposition pour l’Euro.
Chacun l’envisage à demimot, tout en se retranchant derrière le sens du devoir international. « Les possibilités sont là avec les absences de certains cadres (Nando De Colo et Nicolas Batum notamment), chuchote Okobo, MVP de la finale hexagonale. Mais je veux simplement prouver que je peux être performant, m’intégrer dans un groupe et gagner les deux matches à venir. »
Le staff n’occulte pas ce double enjeu collectif et individuel, mais il s’évertue à le faire passer au second plan. « On ne leur en parle pas, on sait qu’ils s’en doutent, valide Collet. Il faut garder la concentration, on les observe. Mais on a déjà dans la tête une idée de ceux qui vont rejoindre le groupe pour le 29 juillet à l’Insep afin de débuter la préparation suivante. »
« Il n’y a pas d’objectifs personnels, complète Boris Diaw, manager général. Le jugement se fait sur la capacité à jouer en équipe et à apporter dans ce cadre. »
Les cadres de retour dans un mois
Le cap est fixé de longue date : « On veut être à six victoires lundi soir et une bonne partie du billet pour la Coupe du monde sera compostée » , rappelle Collet, alors qu’il faudra négocier le début du deuxième tour de qualifications en août, en fin de préparation pour l’Euro. Une énième « curiosité » du calendrier.
La prochaine liste – pour la préparation de l’Euro –, qui sera annoncée dès le 6 juillet et qui pourrait être réduite aux douze lauréats (accompagnés de deux partenaires d’entraînement), sera garnie des incontournables: Evan Fournier – « il aurait voulu jouer cette fenêtre, dit le sélectionneur, mais il y avait la volonté de garder des places pour évaluer les jeunes joueurs » – et Rudy Gobert.
Deux chefs de file entourés d’une base d’éléments également présents aux Jeux de Tokyo l’année dernière (Fall, LuwawuCabarrot, Yabusele), tandis que le Madrilène Fabien Causeur (35ans) pourrait gratter une invitation. « Il sait qu’on aimerait le revoir » , acquiesçait Diaw à propos de l’arrière, qui n’a plus été vu en compétition majeure en équipe de France depuis 2012. Fenêtre ou pas, la période se veut sous forme de portes ouvertes.