PLUS DE VÊTEMENTS
À mesure que nous avançons dans les numéros, que les images et les articles s’accumulent, un constat bête s’impose à nous. Nous aimons de plus en plus les vêtements. Ou plutôt, non : nous aimons de plus en plus de vêtements. Des vêtements différents, d’époques différentes, de styles différents, voire de styles totalement opposés et complètement incompatibles.
De fait, les vieux jeans, les mocassins, les t-shirts blancs col rond, les chemises oxford, les polos en maille sous blazer, les cravates tricot, les montres de plongée et les lunettes noires nous plaisent irrésistiblement. Depuis le premier numéro du magazine, il y en a partout, et il est peu probable que cela change.
Mais à chaque saison viennent s’ajouter des passions nouvelles, et durables. Dans le précédent numéro, c’était le noir, réhabilité après tant d’années de dénigrement et de ricanements. Dans ces pages, il y a des parkas techniques, des salopettes, des sandales running, des débardeurs maille Richelieu, des Bleu de Chine, des vestes en nylon noir… Autant de pièces que nous n’aurions sans doute pas envisagées il y a quelques semaines seulement.
Ainsi, au fil du temps, les a priori tombent, et les blocages s’atténuent pour laisser place à une forme de curiosité. Pourquoi se priver de noir, comme ça, par principe ? Sur quelle base ? Pourquoi se mettre en tête que les débardeurs n’ont pas la moindre utilité, jamais, nulle part ? Et pourquoi dire non, forcément, aux salopettes, surtout quand on n’a jamais osé en enfiler une de sa vie ? Plus le temps passe, plus les vêtements révèlent leur charme et trouvent leur place. Pour peu que l'on veuille bien les laisser faire.
De fait, construire un style ne signifie certainement pas s’enfermer dans un genre précis, et pinailler pendant des heures sur un détail ou un autre, à la recherche d’une forme de pureté absolue. Au contraire. Construire un style, c’est apprivoiser les vêtements les uns après les autres pour arriver à la conclusion que, finalement, tous peuvent se porter. Sauf le sarouel. Évidemment.