L'étiquette

«CATHO DE GAUCHE POUR TOUJOURS»

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«Une grande rencontre, ça. Un jour, les gens du magazine

Elle me disent qu’ils veulent me faire rencontrer quelqu’un, une star, n’importe qui, je peux choisir. Ils pensaient à Yves Saint Laurent, mais moi je leur dis:

“L’abbé Pierre!” Cette photo a été prise lors de cette rencontre. J’étais tellement contente. Quand j’avais 13 ou 14 ans, il roulait avec son camion et ramassait des bouteilles vides, un béret sur la tête, à Paris et dans la région. Je ne sais pas ce qu’il faisait avec ces bouteilles, mais je me souviens avoir vidé des bouteilles et les avoir mises sur le trottoir, pour l’abbé Pierre… Ce jour-là, il m’a montré où il disait sa messe, sur une petite table face aux rails. Il habitait à Ivry-surseine. On est restés deux heures ensemble. Je l’admirais beaucoup, parce que j’aime la générosité, pure et simple. Il avait cette force, avec ses gueulantes… Et puis, vous savez, j’ai la foi au fond de moi. Je n’ai jamais douté, à ce niveau-là. Je pratique peu, mais ça fait partie de moi. Je pense qu’avoir une vie spirituell­e est un besoin, je ne pourrais pas m’en passer. Ma famille bourgeoise versaillai­se était très croyante… Mais moi je suis un peu à part, je suis une catho de gauche, c’est quand même très différent. J’ai toujours été de gauche, ça aussi c’est en moi. Je pense que c’est la guerre d’algérie qui m’a “radicalisé­e”. Là-bas, j’avais des amis qui avaient déserté pour ne pas torturer. J’avais 17 ans et je me rendais compte de tout le mal qu’on avait pu faire avec la colonisati­on… Je serai une catho de gauche jusqu’à la fin, ça ne changera jamais.»

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