Une formation pour accompagner dans la fin de vie

La formation gratuite « Derniers Secours », animée par la médecin Clémence Joly et une bénévole, avait lieu vendredi 19 avril à Rougemontier, pour apprendre à accompagner et dire adieu à une personne en fin de vie. D’autres sessions sont prévues.

« La mort est une grande solitude. C’est très important de pouvoir aider dans cela », affirme Chantal. Vendredi 19 avril, elle était parmi la quinzaine de personnes à suivre la formation gratuite et ouverte à tous « Derniers Secours » animée par la médecin Clémence Joly et la bénévole Marie-Odile Maillotte, à Rougemontier. Professionnels, comme des auxiliaires de vie, et particuliers, côtoyant des proches en fin de vie ou se préparant à l’affronter eux-mêmes, étaient réunis.

Chantal participe « parce que je vieillis, et mon mari aussi, constate-t-elle. Alors, cela ne peut que m’apporter des connaissances et des actions possibles. » Consciencieusement, elle griffonne des notes dans un petit carnet : « Je vais raconter à mon mari tout ce que j’ai appris, cela pourra lui servir à lui pour moi. »

Jacqueline fait quant à elle partie du service évangélique des malades du diocèse. « Je suis beaucoup les personnes âgées, à domicile et à l’hôpital », indique-t-elle. Elle regrette de ne pas avoir bénéficié d’une formation plus tôt, quand certains de ses proches sont décédés en soins palliatifs.

Soulager les souffrances

En début d’après-midi, Clémence Joly a abordé les gestes possibles pour soulager les souffrances d’une personne mourante. Par exemple, la toucher et lui faire des massages légers peut lui apporter du bien-être. « On peut aider les personnes à mobiliser leur corps pour ne pas qu’elles restent ankylosées », ajoute la médecin, cheffe du service de soins palliatifs au centre hospitalier de Pont-Audemer.

D’autres soins doux sont possibles : acupression, aromathérapie, « chanter et prier avec la personne »…

Quand on est alité à l’hôpital, on ne peut plus forcément se brosser les dents. La docteure a donc fait une démonstration de soin de bouche à l’aide de petits bâtonnets terminés par une éponge imbibée d’un produit, et a invité les participants à les tester. « Les soins de bouche sont aussi efficaces contre la sensation de soif. C’est quelque chose que les familles peuvent faire. »

Pour soulager la douleur ou encore la dyspnée (sensation de respiration difficile) et l’anxiété, les soignants ont recours aux médicaments tels que la morphine. « Il est possible d’avoir des prescriptions anticipées », précise Clémence Joly, avant d’aborder ensuite l’importance de boire et de manger. « Dans les maladies graves ou la fin de vie, cela devient difficile de continuer à s’alimenter. Beaucoup ont moins faim et des risques de faire une fausse route. » Pour donner envie, de jolies présentations et de petites quantités peuvent aider.

Gratuite, cette formation vitale car « la mort fait partie de la vie » sera à nouveau donnée à Beuzeville le 4 juin et à Pont-Audemer le 10 septembre.

■ Prochaine formation gratuite mardi 4 juin de 10 h à 16 h à Beuzeville. Infos et inscriptions sur www. derniers-secours.fr ou au 07 44 88 39 82.