L'Éveil de Pont-Audemer

Comment lutter contre le moustique tigre et le frelon asiatique ?

Une réunion publique pour lutter contre le moustique tigre et le frelon asiatique a eu lieu vendredi 29 mars à Appeville-ditAnnebau­lt. Était présent Christophe Leblanc, apiculteur à Bourgthero­ulde et spécialist­e de la destructio­n de nids de frelons.

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Une réunion publique pour lutter contre le moustique tigre et le frelon asiatique a eu lieu vendredi 29 mars à Appevilled­it-Annebault, à l’initiative de Carole De Andres, la maire également membre de la commission biodiversi­té à la comcom.

De la taille d’une fourmi

« Au départ originaire des forêts tropicales d’Asie du sud-est, le moustique tigre est apparu pour la première fois en France dans les Alpes Maritimes en 2004. Cette espèce envahissan­te s’adapte très facilement et est présente dans plus de 80 pays, elle fait partie des dix espèces les plus invasives dans le monde », a expliqué l’édile. « Il est petit, plus petit qu’un moustique classique, environ 5 mm (la taille d’une fourmi), il est silencieux, il sévit le jour, pique surtout le matin. Ce qui le caractéris­e surtout c’est sa couleur blanche et noire sur ses pattes, il en a aussi sur la tête et l’abdomen. »

Anthropoph­ile, le moustique tigre se trouve à proximité de l’eau stagnante et en très petite quantité, il peut se déplacer dans un périmètre équivalent à 150 mètres carrés de son lieu de naissance. La femelle pond en hiver environ 750 oeufs au cours de sa vie qui dure de quatre à six semaines. Sur une soucoupe, par exemple, et les larves naissent au printemps. Cette espèce est nuisible car elle transmet des maladies tropicales.

Détecté dans l’Eure

En 2023, L’Agence régionale de la santé (ARS) a mandaté Fredon Normandie, un organisme chargé de la surveillan­ce du moustique qui a installé des pièges sur l’ensemble de la région. Le moustique tigre a été détecté à quatre reprises dans l’Eure, dans le Calvados, dans la Manche et la Seine-Maritime sur 789 relevés. Cette surveillan­ce active, reconduite cette année, peut être complétée par une surveillan­ce passive effectuée par les habitants qui peuvent signaler l’insecte sur le site de l’ANSES, photo à l’appui. Ensuite Fredon Normandie vient sur les lieux pour rechercher d’autres foyers éventuels.

Quelques mesures simples à prendre

Pour lutter contre la proliférat­ion du moustique tigre, la principale mesure à prendre est de le priver d’eau et d’éliminer les potentiels réservoirs à moustiques, récipients, pieds de parasols, récupérate­urs d’eau, gouttières…On peut également favoriser l’installati­on de ses prédateurs : hirondelle­s, chauvessou­ris, libellules, araignées.

Le frelon asiatique est orange

Concernant le frelon asiatique, Christophe Leblanc, apiculteur à Bourgthero­ulde et spécialist­e agréé certibioci­de par les GDS (groupement de défense sanitaire) de l’Eure et de la Seine Maritime pour de la destructio­n de nids de frelons asiatique, a fait part de son expérience à l’assemblée. « Il est orange et a les pattes jaunes, il est beaucoup plus petit que le frelon européen qui ressemble a une grosse guêpe. Un trou dans un piège de 8 millimètre­s permet de capturer un frelon asiatique mais pas un frelon européen. »

Comment distinguer les espèces ?

Comment effectuer un repérage des nids entre l’espèce européenne et asiatique? Car, il existe bien une différence. Le nid du frelon européen est en forme de cloche et les excréments tombent à terre. A contrario, le frelon asiatique a une entrée sur le côté et fait ses excréments dans la nature. Les nids sont plus difficilem­ent repérables surtout lorsqu’il s’agit de nids secondaire­s : ils peuvent se dissimuler sur toiture à queue de geai (normande) ou un porche.

Comment se comporte une colonie ?

Un nid contenant jusqu’à 1 500 individus. Christophe Leblanc précise que «la femelle pique, le mâle non, mais il apparaît à partir du mois d’octobre en même temps que les futures reines non encore fécondées. C’est en novembre qu’elles le sont. Environ 400 d’entre elles pourront survivre à l’hiver. Elles peuvent parcourir 80 kilomètres pour se trouver un abri et ressortent à partir du 15 mars.

De mars à fin mai, un nid primaire est formé et la reine constitue une petite alvéole de la taille d’une balle de pingpong, puis elle reste au nid et pond. L’éclosion des oeufs se produit au bout de trois semaines donnant naissance aux ouvrières qui vont ensuite agrandir ce nid. Elles cherchent du sucre pour se nourrir, de l’eau et du bois. Elle vont sur les troncs d’arbre dont les écorces sont friables : le saule, le peuplier et fabriquent leurs nids avec ces matières. Lorsque la colonie est assez nombreuse, elle migre en hauteur au mois de juin, elle devient ainsi peu visible à cause de la végétation. Un nid secondaire peut contenir jusqu’à 3 000 individus.

Comment trouver un spécialist­e ?

Le frelon asiatique est un prédateur pour les autres insectes, par contre, lui, n’en a aucun. Il découpe ses proies et emmène leur abdomen pour nourrir les larves. En tant que spécialist­e certifié, Christophe Leblanc connaît la conduite à tenir en présence d’un nid de frelons asiatiques : « Il ne faut surtout pas intervenir vousmême. Vous devez prévenir votre mairie qui vous indiquera trois destructeu­rs aux environs de votre domicile. Vous choisissez l’un d’eux qui se déplacera. S’il s’agit effectivem­ent d’un nid de frelons asiatiques, une facture vous sera systématiq­uement établie accompagné­e d’un document GDS (document rempli lors de l’interventi­on) et une aide du Départemen­t de 30 % sera automatiqu­ement déduite. Muni des documents délivrés vous pourrez également effectuer une demande de subvention, dont l’accord est facultatif, auprès de votre commune. »

■ Christophe Leblanc intervient dans les 48 h sur un rayon de 60 km autour de Bourgthero­ulde au 06 51 15 95 54. Des pièges sélectifs peuvent être installés jusqu’au 31 mai et après le 15 juillet à condition de pouvoir observer les frelons asiatiques.

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