L’éleveuse d’escargots appelle à la solidarité pour enfin pouvoir vivre de son métier
La ferme L’escargot des Fourneaux, à Saint-Ouen-du-Tilleul, a besoin d’un coup de pouce. L’éleveuse, Lise Duhamel, ne peut toujours pas se dégager de salaire. Elle a créé une cagnotte participative pour pouvoir se développer.
C’est la pleine période de reproduction des escargots, à la ferme de Saint-Ouen-du-Tilleul, L’escargot des Fourneaux. L’élevage certifié bio, créé par Lise Duhamel en 2019, fait naitre chaque année 150000 petites bêtes. Ancienne infirmière au CHI d’Elbeuf, Lise a tout quitté pour se consacrer à sa passion. Depuis, elle vend à la ferme, sur les marchés, notamment celui de Grand Bourgtheroulde, et lors d’événements locaux. « Ça marche super bien. Pendant les fêtes de fin d’année, on est dévalisés ! » se réjouit l’agricultrice, qui élève, prépare et cuisine elle-même les escargots.
Une affaire qui marche... mais toujours pas de salaire
Pourtant, cinq ans après sa reconversion, la mère de famille ne peut toujours pas se dégager de salaire. «Je n’ai plus de fonds propre, tout ce que je gagne, je l’investis dans mon entreprise. » Plus que la production d’escargots, c’est surtout la cuisine de ceux-ci qui est onéreuse, notamment en matériel professionnel. Et, depuis 2022, elle construit avec son mari un nouveau laboratoire de transformation des escargots. Pour Lise, c’est ce nouveau projet qui lui permettra d’enfin vivre de son métier.
Un nouveau labo pour se développer
« Actuellement, j’ai un petit labo de 15 m² accolé à notre maison. Faute de place, je ne peux produire que des préparations surgelées. J’ai besoin de me développer.» Et des idées, l’agricultrice n’en manque pas. Elle élabore régulièrement de nouvelles recettes pour se diversifier. Le futur laboratoire lui permettra de ne plus vendre que du surgelé, mais aussi des conserves. « Plats cuisinés, blanquette, courtbouillon, colombo… Et aussi des tapas.» Le tout, bien sûr, à base d’escargots. Elle s’est également formée en cosmétique afin de pouvoir créer des savons à la bave d’escargot. Ces nouveaux produits permettront à l’éleveuse de toucher un public plus large, en créant un site Internet, où pourront être vendus et expédiés les conserves et savons. « On ne peut pas le faire actuellement avec les surgelés. »
Des conserves et du savon
Pour pouvoir mettre tout cela en place, le nouveau laboratoire, à l’entrée de la ferme, est en cours de construction. « On avance petit à petit, dès qu’on a de l’argent pour continuer les travaux», explique Lise. 50 m² dédiés à la cuisine des escargots, avec un étage pour le stockage et le bureau. En deux ans, ce local qui aurait dû coûter 20000 € a vu son prix doubler avec l’inflation. Dans l’impasse, l’entourage de Lise lui a donc conseillé de créer une cagnotte participative pour débloquer sa situation. « J’ai besoin d’au moins 7000 euros pour pouvoir aménager le laboratoire… Et cet argent, je ne l’ai pas en escargots en ce moment. »
Début avril 2024, Lise a créé une cagnotte participative.
Grâce à la mobilisation, la moitié de l’objectif est déjà acquis, soit 3 385 €. « Je suis très émue, je ne m’attendais pas à ça. Cela prouve que mon travail porte ses fruits.» Un soulagement pour l’agricultrice qui envisageait de mettre un stop à son élevage quelques mois, le temps de retourner travailler à l’hôpital et de récolter les fonds nécessaires. Sur la cagnotte, il est possible de faire un simple don, mais aussi d’obtenir des contreparties : 15 € pour un savon, 30 € pour une visite avec dégustation, 150 € pour un cours de cuisine ou encore 200 € pour une journée d’initiation à l’héliciculture.
En attendant que son projet aboutisse, l’éleveuse propose des visites de la ferme avec dégustations jusqu’en septembre.
■ La cagnotte : https://miimosa.com/projects/un-petitcoup-de-pouce-pour-mes-escargots
■ Prochaines visites avec dégustation (1 h 30, 10 € adulte, 8 € 3 - 12 ans, gratuit 3 ans) : 11 mai, 8 juin, 13 juillet, 10 août et 14 septembre à 16 h 30. Réservation :
06 99 74 00 57.